Contexte
Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français, RTE (Réseau de Transport d'Électricité), a publié un bilan prévisionnel proposant des options pour la transition énergétique. Le document évalue la contribution possible de l'électrification des usages à la réduction des importations d'énergies fossiles et à la décarbonation de l'économie française.
Constats présentés par RTE
RTE indique que la production d'électricité en France est largement décarbonée, qu'il estime à environ 95 %. L'organisme présente l'électrification des usages comme un levier pour réduire la dépendance aux hydrocarbures importés (gaz, pétrole) et limiter le coût des achats à l'étranger. Le rapport rappelle que ces importations ont coûté 64 milliards d'euros en 2024 et ont atteint près de 120 milliards d'euros lors de la crise énergétique liée au conflit en Ukraine.
RTE expose deux trajectoires possibles pour l'évolution du système électrique : une trajectoire dite « lente », caractérisée par une demande d'électricité contenue et une période de surcapacité transitoire jusqu'en 2027-2028, et une trajectoire dite « rapide », alignée sur des objectifs de décarbonation et de réindustrialisation, avec une hausse plus marquée de la demande électrique.
Recommandations et axes d'action
Le rapport recommande d'accélérer l'électrification des secteurs de la mobilité, de l'industrie et des bâtiments, en privilégiant une électricité bas carbone issue d'un mix nucléaire et d'énergies renouvelables. RTE insiste sur la complémentarité technique et économique entre nucléaire et renouvelables pour garantir un approvisionnement sûr et décarboné.
RTE souligne que l'augmentation de la consommation électrique, si elle est pilotée, peut s'avérer économiquement plus pertinente que la seule modulation des rythmes d'installation des renouvelables terrestres. Le rapport précise des leviers de pilotage pour adapter l'offre et la demande.
Implications économiques et industrielles
Selon RTE, une électrification rapide pourrait améliorer la balance commerciale en réduisant les achats d'énergies fossiles à l'étranger et soutenir la réindustrialisation en stimulant des investissements industriels sur le territoire. L'organisme indique disposer d'un portefeuille de projets représentant environ 30 GW de demandes de raccordement d'ici 2030, provenant principalement de l'industrie, de la production d'hydrogène et de centres de données.
Réactions politiques et sociales
Les autorités ministérielles ont déclaré vouloir s'appuyer sur le rapport pour ajuster la stratégie d'électrification, en complément de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Des décisions politiques sont annoncées pour préciser les orientations.
Des acteurs environnementaux ont appelé à accélérer la suppression des énergies fossiles, tandis que certains observateurs ont exprimé des réserves, craignant que certaines interprétations du rapport n'entravent le développement des renouvelables.
Points techniques et calendriers évoqués
Le bilan prévisionnel mentionne une période de surcapacité transitoire, la nécessité d'ajustements dans le réseau et des besoins accrus de raccordement. Le rapport indique une possible réduction de la part des énergies fossiles dans la consommation nationale vers 30–35 % à l'horizon 2035, et souligne des besoins de connexion pour des projets industriels d'ici 2030.
Conclusion
Le rapport de RTE met en avant l'électrification des usages comme un levier pour réduire les importations d'énergies fossiles, améliorer la balance commerciale et contribuer à la décarbonation de l'économie. Il présente des trajectoires alternatives et formule des recommandations sur la complémentarité entre nucléaire et renouvelables, tout en identifiant des enjeux de planification du réseau et de montée en puissance des capacités de raccordement.








