Contexte et Protocole Établi
En janvier 2023, un incident impliquant la mort d'un chat nommé Neko sous un TGV à la gare de Paris-Montparnasse a mis en avant l'absence de protocole formel à la SNCF, la société nationale des chemins de fer français, pour les animaux trouvés sur les voies ferrées. Avant cet événement, aucune règle claire n'existait pour gérer les situations où les animaux de compagnie, comme les chiens ou les chats, s'échappaient sur les voies juste avant le départ des trains.
Après plus de deux ans de délibérations, la SNCF a formalisé un protocole qui permet de retarder le départ d'un train jusqu'à 20 minutes afin de tenter de sécuriser un animal sur les voies. Cette mesure, consultée par l'AFP, vise à équilibrer la sécurité des animaux avec les exigences opérationnelles et les attentes des passagers.
L'Incident Impliquant Neko
L'incident impliquant Neko s'est produit lorsque le chat s'est échappé d'un sac et s'est caché sur les voies de la gare Montparnasse. Malgré les supplications des propriétaires de l'animal pour retarder le service TGV à destination de Bordeaux, le train, transportant 800 passagers, est parti, entraînant la mort du chat. La situation a suscité une indignation publique significative, avec des réactions de groupes de défense des droits des animaux, comme la Fondation Brigitte Bardot, et de personnalités publiques, y compris Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, exprimant leur choc et leur déception.
Réactions Légales et Politiques
Les propriétaires de Neko, avec le soutien de groupes de défense des animaux tels que la Fondation 30 Millions d'amis, ont intenté une action en justice contre SNCF Voyageurs. Ils ont initialement obtenu des dommages-intérêts de 1 000 euros chacun pour préjudice moral en première instance, bien que l'entreprise ait finalement été blanchie en appel.
En réponse, Clément Beaune, alors ministre des Transports, a officiellement demandé au PDG de la SNCF d'explorer toutes les améliorations possibles aux procédures internes et de développer des programmes de formation et de sensibilisation pour le personnel concernant de tels incidents.
Mise en Œuvre Actuelle du Protocole
Du côté de la mise en œuvre, après le signalement d'un passager, le personnel de la SNCF dispose désormais de 10 minutes pour effectuer un "levée de doute" depuis le quai pour localiser l'animal. Si l'animal est aperçu, ils allouent 10 minutes supplémentaires pour le retirer en toute sécurité sans accéder à des zones dangereuses telles que les voies elles-mêmes. Si l'animal demeure, le train doit démarrer à une allure lente, décrite comme "la vitesse d'un homme qui marche", pour donner à l'animal une dernière chance de s'échapper.
Réception par les Activistes
Malgré ces mesures, certains militants des droits des animaux, dont Reha Hutin de la Fondation 30 Millions d'Amis, ont critiqué le nouveau protocole comme étant insuffisant. Ils soutiennent qu'il impose une limite de temps arbitraire aux efforts de sauvetage des animaux, questionnant le niveau d'empathie et de souci manifesté par la SNCF dans ces situations.
Ce protocole formalise des pratiques existantes tout en introduisant des lignes directrices structurées pour équilibrer l'intégrité opérationnelle des services ferroviaires avec les considérations de bien-être animal.