Contexte Historique
Le Dalaï-Lama, Tenzin Gyatso de son nom civil, est né le 6 juillet 1935. Il est reconnu, selon les traditions bouddhistes tibétaines, comme la réincarnation du précédent Dalaï-Lama dès l'âge de deux ans, devenant ainsi le 14e chef spirituel et politique des Tibétains. Depuis l'invasion du Tibet par la Chine en 1950 et l'annexion de celui-ci comme province chinoise, Tenzin Gyatso vit en exil à McLeod Ganj, dans le nord de l'Inde, depuis qu'il a dû fuir en 1959 pour échapper à la répression chinoise. Lauréat du prix Nobel de la paix en 1989, il est une figure internationale emblématique de la lutte pour l'autonomie tibétaine.
Annonce de la Succession
Le Dalaï-Lama a confirmé le maintien de son institution spirituelle, annonçant qu'un successeur lui sera désigné après sa mort. Cette déclaration, lue lors d'une réunion religieuse à McLeod Ganj, est considérée comme un défi à la volonté chinoise de contrôler la réincarnation des figures religieuses tibétaines. Selon la tradition, la sélection du successeur respectera les pratiques traditionnelles, et l'autorité en la matière reviendra exclusivement aux membres du Ganden Phodrang Trust, le bureau du Dalaï-Lama.
La Position Chinoise
La Chine, qui a historiquement tenté de contrôler les figures religieuses tibétaines, notamment à travers des précédents comme celui du Panchen-Lama en 1995, insiste pour que toute réincarnation de personnalités religieuses soit approuvée par le gouvernement central chinois. Cette position a suscité une réaction ferme du Dalaï-Lama, qui maintient que son successeur sera nécessairement "né dans le monde libre" et non sous influence chinoise.
Implications et Réactions
Cette annonce a été bien accueillie par la communauté tibétaine en exil, qui voit en elle une affirmation de la continuité de leur tradition spirituelle, face aux aspirations chinoises perçues comme une tentative d'installation d'un Dalaï-Lama fantoche. La confirmation par le Dalaï-Lama de son intention de voir l'institution se perpétuer renforce l'opposition internationale à toute interférence chinoise.
En 2011, le Dalaï-Lama avait renoncé au rôle politique de son titre, transférant ces responsabilités à un Premier ministre et à un gouvernement en exil, élu par la diaspora tibétaine. Cette décision vise à assurer que le leadership spirituel reste séparé des réalités politiques, tout en continuant d'incarner le combat pour la vérité et la justice en faveur du Tibet.