Une édition placée sous le signe de la musique
La 78e édition du Festival de Cannes a été marquée par une place d'honneur accordée à la musique. En témoigne l'invitation du compositeur français Alexandre Desplat, lauréat de plusieurs Oscars, qui a animé une master class musicale. En présence du réalisateur mexicain Guillermo del Toro, Desplat a exploré le rôle fondamental de la musique dans le cinéma, soulignant son caractère non illustratif mais plutôt accompagnateur des personnages et des récits cinématographiques. Desplat, avec deux Oscars, trois Césars, et plusieurs autres distinctions, fût un des points phares musicaux de cette édition.
Le festival s'est ouvert sur une note musicale avec la projection du film Partir un jour d'Amélie Bonnin, suivi d'une série de performances en live organisées par la SACEM et des apparitions de musiciens comme Bono du groupe U2. Le documentaire Bono: Stories of Surrender a notamment électrisé la Croisette.
Engagements politiques et droits humains
Le festival a également été une plateforme pour des prises de position importantes sur des questions politiques et sociales. Une tribune signée par près de 400 personnalités du cinéma, y compris Pedro Almodovar et Joaquin Phoenix, a attiré l'attention sur la situation à Gaza, rendant hommage à la journaliste Fatima Hassouna. Robert De Niro, lors de la cérémonie d’ouverture, a évoqué la nécessité de défendre la démocratie face à Donald Trump.
Le festival a vu le Carrosse d'or décerné à Todd Haynes, reconnu pour son cinéma engagé et subversif, qui a accentué le besoin d'un activisme social croissant face à la montée des extrémismes à travers le monde. La question des violences faites aux femmes a également été au cœur des discussions, avec le film La Ola de Sebastián Lelio, traitant du mouvement #MeToo, et Dossier 137 de Dominik Moll, d’où l’acteur Théo Navarro-Mussy s'est vu écarté suite à des accusations de violences.
Présentations et premiers pas marquants
Nino, un premier long métrage de Pauline Loquès, a été présenté à la Semaine de la critique et a suscité l'intérêt par son traitement sensible d’un thème personnel. Par ailleurs, Anne Émond a présenté Amour apocalypse à la Quinzaine des cinéastes, une comédie romantique qui aborde des sujets sérieux comme la dépression et l'éco-anxiété de manière non conventionnelle.
En outre, les débuts de films tels que Des preuves d'amour d'Alice Douard ont exploré les facettes de l'amour moderne post-"mariage pour tous" en France, ajouté à cela des discussions autour des droits LGBTQ+, conférant au festival une atmosphère riche en débats de société.
L'édition 2025 du Festival de Cannes a ainsi été marquée par un mélange impressionnant de musique, d'engagements politiques et bien sûr, de cinéma, mettant en lumière la façon dont l'art continue d'être un vecteur puissant de réflexion sociale et politique.