Contexte Historique
Le massacre de Thiaroye s'est produit le 1er décembre 1944 dans le village de Thiaroye, au Sénégal. Les victimes étaient des tirailleurs sénégalais, soldats africains de l'empire colonial français de retour de la Seconde Guerre mondiale. À leur retour, ils réclamaient leurs arriérés de solde. Ces demandes ont conduit à une fusillade par l'armée française qui a tué un nombre indéterminé de ces soldats. Les autorités françaises de l'époque ont admis la mort de 35 personnes, bien que certains historiens parlent de 400 victimes. L'enterrement des soldats reste entouré de mystère car les lieux exacts n'ont jamais été rendus publics.
Plainte de Biram Senghor
En 2025, Biram Senghor, unique descendant connu d'un des tirailleurs tués, a déposé plainte contre l'État français. Ágé de 86 ans, il espère obtenir justice pour son père, M'Bap Senghor, et d'autres victimes. L'accusation repose sur le recel de cadavre, entre autres charges. M'Bap Senghor, dont la mort n'a été reconnue qu'en 1953, avait été initialement considéré comme déserteur.
Revendications de Justice
A travers cette action en justice, Biram Senghor accuse la France de retarder le règlement de cette affaire pour que la vérité n'émerge jamais, espérant une reconnaissance officielle et une indemnisation. En juillet 2024, six tirailleurs ont été posthumement reconnus « morts pour la France », une liste qui pourrait inclure davantage de noms à l'avenir.
Découverte Archéologique et Accès aux Archives
Des fouilles archéologiques menées en mai 2025 ont révélé des squelettes humains portant des impacts de balles à Thiaroye, corroborant les récits de l'époque. Bien que l'ancien président François Hollande ait remis une copie des archives françaises pertinentes au Sénégal en 2014, des débats subsistent quant à la transparence et la complétude de cet accès. L'avocat de Senghor, Me Mbaye Dieng, insiste sur l'obstruction présumée face à l'accès aux documents potentiellement cruciaux pour établir la vérité sur le massacre.
Conclusion
L'affaire, portée par le souvenir du massacre de Thiaroye, met en lumière des questions plus larges sur la mémoire coloniale, la responsabilité historique, et la justice pour des événements passés longuement niés. Les résultats espérés par Biram Senghor initient une réflexion continue sur les droits des descendants de soldats coloniaux et les réparations historiques nécessaires.