Contexte
Une adolescente a été trouvée décédée à son domicile à Roubaix ; des bonbonnes de protoxyde d'azote (N₂O) ont été retrouvées sur place. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du décès ; le protoxyde d'azote est suspecté.
Usages et diffusion
Le protoxyde d'azote (N₂O) est employé en médecine comme anesthésique, comme gaz propulseur ou additif pour siphons à crème chantilly, et dans certaines applications industrielles. Son usage détourné à des fins récréatives s'est développé, notamment chez les jeunes. Selon le Baromètre de Santé publique France, en 2022, 14 % des 18‑24 ans déclaraient avoir déjà expérimenté le protoxyde d'azote et plus de 3 % en avoir consommé au cours de l'année écoulée. Depuis 2020, les signalements d'intoxications liées à l'usage détourné de cette substance sont en augmentation.
Mécanismes de risque
Thrombose et embolie : des consommations répétées ou importantes peuvent favoriser la formation de caillots sanguins. Ces caillots peuvent se détacher et provoquer une embolie pulmonaire, soit une obstruction d'une artère pulmonaire pouvant entraîner une défaillance respiratoire aiguë.
Privation d'oxygène (asphyxie) : l'inhalation en grande quantité de N₂O peut réduire la concentration d'oxygène disponible dans les poumons en remplaçant partiellement l'air respiré. Cette privation d'oxygène peut entraîner des lésions cérébrales et, en cas sévère, la mort par asphyxie.
Effets neurologiques et sensorimoteurs : l'inhalation peut provoquer des effets aigus tels que vertiges, perte de réflexes, troubles de l'équilibre et de la coordination, augmentant le risque de chutes et d'accidents. Des signes de neuropathie périphérique ont été rapportés chez des usagers : engourdissements des membres, sensations de brûlure ou de décharge électrique, picotements, perte de sensation tactile et difficultés à marcher.
Prise en charge et conduite à tenir
En présence de symptômes neurologiques progressifs (engourdissements, picotements, perte de sensibilité, difficultés à marcher), il est recommandé de consulter rapidement un professionnel de santé ou de contacter un centre antipoison. En cas de malaise aigu, de détresse respiratoire ou de trouble de la conscience, il convient d'appeler immédiatement les services d'urgence (en France : 112, 15 ou 18 selon la situation).
Cadre légal et accessibilité
La vente de certains conditionnements de protoxyde d'azote peut être soumise à des restrictions, notamment l'interdiction de vente aux mineurs dans certaines juridictions. Malgré ces restrictions, l'accès au produit reste possible par différents canaux et la régulation varie selon les pays.
Observation finale
L'ouverture d'enquêtes lorsqu'un décès est suspecté permet d'établir la cause précise et d'évaluer l'implication éventuelle du protoxyde d'azote dans des événements mortels. Les autorités sanitaires et judiciaires déterminent les causes par des investigations médicales et toxicologiques.








