Introduction
Les papillomavirus humains (HPV) sont impliqués dans plusieurs types de cancers. En France, ils sont à l'origine de plus de 7 000 cas de cancers chaque année chez les femmes et les hommes. La prévention repose principalement sur le dépistage et la vaccination. La mise en place de campagnes de vaccination en milieu scolaire vise à faciliter l’accès à la vaccination pour les adolescents et réduire les inégalités territoriales d’accès aux soins.
Le papillomavirus humain (HPV)
Les HPV forment une famille de virus très répandus. Une proportion importante de la population est infectée au cours de la vie; la plupart des infections sont transitoires et régressent spontanément, mais certaines s’associent à un risque accru de cancers. Le cancer du col de l’utérus représente l’un des principaux cancers liés aux HPV (environ 3 100 nouveaux cas et 1 100 décès annuels). D’autres localisations sont également associées aux HPV, notamment des cancers ORL (environ 1 300 cas), des cancers de l’anus (près de 1 400 cas) et des cancers de la vulve ou du vagin.
Moyens de prévention : dépistage et vaccination
Le dépistage du cancer du col de l’utérus existe depuis les années 1950 et a contribué à réduire l’incidence de la maladie. En France, un programme national de dépistage organisé est en place depuis 2018; il vise les femmes âgées de 25 à 65 ans et les examens sont pris en charge. La vaccination constitue la prévention primaire en empêchant l’infection avant l’exposition. Les deux approches sont complémentaires dans la réduction du poids des cancers liés aux HPV.
Couverture vaccinale et inégalités territoriales
La couverture vaccinale contre les HPV a été historiquement faible en France puis a augmenté au cours des dernières années. Après un taux d’amorçage bas en 2020 (environ 21 %), les couvertures ont progressé pour atteindre des niveaux différents selon le sexe et les territoires : environ 58,4 % pour les filles et 36,9 % pour les garçons pour au moins une dose. La participation au dépistage demeure inégale, avec environ 60 % de participation féminine. La distribution géographique des vaccinations montre des disparités, certaines régions métropolitaines présentant des couvertures plus faibles (proportions signalées proches de 48–51 % dans certaines régions).
Vaccination en milieu scolaire : dispositif et effets observés
Depuis 2023, la vaccination HPV est proposée gratuitement aux élèves de 5e dans le cadre de campagnes menées en milieu scolaire. Ce dispositif vise à rendre l’offre vaccinale accessible aux adolescents, notamment dans les zones marquées par une faible densité médicale ou un accès réduit aux services de santé. Des effets indirects ont été observés après les campagnes scolaires, avec un nombre notable de parents s’informant auprès de professionnels de santé et choisissant ensuite de faire vacciner leurs enfants en dehors des séances scolaires.
Nouveautés annoncées pour la campagne scolaire
Plusieurs mesures ont été présentées pour les campagnes scolaires à venir :
- Calendrier harmonisé et vaccination sur deux années scolaires : première dose en 5e et seconde dose en 4e, avec sessions programmées entre janvier et juin 2026.
- Simplification des démarches administratives : une seule signature parentale sera requise sur l’autorisation, accompagnée d’un engagement sur l’honneur pour le second parent; le carnet de santé pourra être fourni en version papier, photocopiée ou photographiée, et la perte du carnet pourra être signalée sur le formulaire de consentement.
- Renforcement de la communication auprès des familles pour améliorer l’information préalable à la campagne.
Parcours alternatifs de vaccination
La vaccination contre les HPV reste possible en dehors des campagnes scolaires. Elle peut être prescrite et réalisée par différents professionnels de santé, notamment les médecins, pharmaciens, sages-femmes et infirmiers. Ces parcours alternatifs permettent d’adapter l’accès à la vaccination aux situations individuelles et territoriales lorsque la vaccination en milieu scolaire n’est pas suivie.
Conclusion
La combinaison du dépistage organisé et de la vaccination, renforcée par les campagnes scolaires et les parcours alternatifs, vise à réduire l’incidence des cancers liés aux HPV en France. L’amélioration de la couverture vaccinale et la réduction des inégalités territoriales restent des objectifs prioritaires pour les années à venir.








