Contexte historique
Serge Atlaoui, un ressortissant français de 61 ans, a été condamné à mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue. Arrêté en 2005 près de Jakarta, Atlaoui a toujours affirmé qu'il travaillait comme soudeur, installant des machines industrielles pensant que c'était pour une usine d'acrylique. Initialement condamné à la prison à vie, sa peine a été aggravée à la peine capitale après un appel.
Accords bilatéraux et raisons humanitaires
La France a officiellement demandé son transfèrement le 4 novembre, et un accord a été signé le 24 janvier 2025 entre Gérald Darmanin, le ministre français de la Justice, et Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien des Affaires juridiques et des Droits humains. Celui-ci permet le retour de Serge Atlaoui en France pour des raisons humanitaires, étant donné qu'il est malade et suit un traitement médical hebdomadaire.
Procédure de transfert
Le transfert de Serge Atlaoui vers la France a été orchestré par la libération de sa prison de Salemba à Jakarta, suivie d’un départ de l'aéroport international Soekarno-Hatta à bord d'un vol commercial escorté par trois policiers français. Serge Atlaoui est attendu en France où il atterrira à Paris et sera conduit à Bobigny en vue de son incarcération en exécution de sa peine.
Réactions et étapes futures
Son avocat, Richard Sédillot, a déclaré être très satisfait de ce transfert, qu'il considère comme une victoire de la vie sur la mort. À son arrivée en France, Atlaoui sera présenté au parquet de Bobigny avant d'être transféré dans un établissement pénitentiaire. Une intervention légale est prévue pour demander une adaptation de sa peine afin de permettre sa mise en liberté en France.
Contexte légal en Indonésie et mobilisation
L'affaire Atlaoui a suscité une importante mobilisation à travers le monde, en France comme en Indonésie. Le pays asiatique applique une des lois antidrogue les plus sévères au monde. Nombre de personnalités ont pris sa défense, influençant le sursis d'exécution reçu en 2015 lorsque Paris a intensifié ses pressions diplomatiques. L’Indonésie a suspendu les exécutions depuis 2016.
Situation actuelle des condamnations à mort
L’Indonésie, avec une stricte législation antidrogue, maintient plus de 530 condamnations à mort, dont plus de 90 étrangers au sein de la population carcérale, et Serge Atlaoui était le seul Français condamné à mort en Indonésie. D'autres Français restent condamnés à mort dans le monde, selon l'ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM).