Dans la capitale britannique, plusieurs hôtels hébergeant des demandeurs d'asile ont été pris pour cible lors de manifestations anti-immigration. Ces événements ont suscité des inquiétudes chez les personnes hébergées, les riverains et les commerçants.
Contexte
Les manifestations ont pris leur départ après des rassemblements devant un hôtel d'Epping, au nord-est de Londres, liés à une affaire dans laquelle un demandeur d'asile hébergé sur place a été accusé puis condamné pour agressions sexuelles. Les protestations se sont étendues à d'autres lieux d'hébergement de demandeurs d'asile.
Les rassemblements interviennent dans un contexte de forte mobilité par la Manche, avec plus de 30 000 arrivées sur des embarcations depuis le début de l'année, selon les informations publiées.
Déroulement et lieux affectés
L'entrée du Thistle Barbican, hôtel situé dans le centre de Londres et hébergeant environ 600 demandeurs d'asile, a été protégée par des barrières en acier et des planches de bois. Des manifestants ont peint des croix rouges sur fond blanc, reprenant les couleurs du drapeau de l'Angleterre, sur des murs et des cabines téléphoniques.
Dans l'est de la ville, le quartier d'affaires de Canary Wharf a été le lieu de manifestations après l'annonce en juillet que l'hôtel Britannia y accueillerait des demandeurs d'asile. En marge d'un rassemblement, des affrontements avec la police ont conduit à l'arrestation de quatre personnes dans un centre commercial.
Réactions des personnes concernées
Des résidents des hôtels ont déclaré ne pas se sentir en sécurité et estiment être perçus comme des ennemis par certains manifestants. Un résident a indiqué être hébergé pendant l'examen de sa demande d'asile depuis deux ans.
Mo Naeimi, réfugié iranien de 29 ans et intervenant pour une association d'aide aux demandeurs d'asile, a déclaré que les résidents avaient "très peur". Une commerçante vivant à proximité de Canary Wharf a indiqué qu'elle évitait désormais une rue proche de l'hôtel concerné. Un commerçant d'origine pakistanaise a accroché le drapeau anglais dans sa vitrine, expliquant vouloir protéger son entreprise et ses employés.
Andrew Woods, ancien conseiller municipal, a estimé que la présence d'hébergement pour demandeurs d'asile avait divisé les habitants du quartier. Ziaur Rahman, habitant et professionnel, a exprimé sa surprise face aux incidents survenus dans une zone commerciale.
Des publications sur les réseaux sociaux ont accusé les migrants d'être logés dans des établissements qualifiés de "luxueux" et de bénéficier d'avantages, rumeurs relayées par des manifestants.
Actions annoncées et perspectives
Une marche organisée par l'activiste Tommy Robinson, présentée comme une manifestation pour la "liberté d'expression", a été annoncée, ce qui a alimenté les craintes d'une intensification des actions visant des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile.
Les autorités locales et la police ont été impliquées dans la gestion des rassemblements et des incidents signalés. Les tensions observées reflètent des préoccupations concernant la prise en charge des demandeurs d'asile, la communication publique autour de leur hébergement et la réaction de certains groupes et riverains.
Points clés
- Plusieurs hôtels hébergeant des demandeurs d'asile à Londres ont été ciblés par des manifestations.
- Le mouvement a commencé après une affaire impliquant un résident hébergé à Epping et s'est étendu à d'autres sites, notamment Thistle Barbican et Britannia à Canary Wharf.
- Des riverains, commerçants et résidents ont déclaré des préoccupations en matière de sécurité et d'ordre public.
- Des publications sur les réseaux sociaux ont diffusé des accusations sur les conditions d'hébergement et les avantages accordés aux demandeurs d'asile.
- Une marche annoncée par un organisateur identifié à l'extrême droite a fait craindre une possible reprise ou intensification des manifestations.