Résumé
Des manifestations et émeutes au Népal ont entraîné la chute du gouvernement et des violences dans plusieurs villes. Selon un porte-parole de la police, au moins 51 personnes ont été tuées et plus de 12 500 détenus se sont échappés de prisons, dont 12 533 restent en cavale selon les chiffres communiqués.
Contexte
Les mouvements de protestation ont pris pour motifs déclarés le blocage de réseaux sociaux et des scandales de corruption. Les autorités ont qualifié ces événements des plus meurtriers survenus depuis l'abolition de la monarchie en 2008.
Déroulement chronologique
Lundi: des affrontements ont éclaté après l'ouverture du feu par la police sur des jeunes manifestants. La police a indiqué qu'au moins 19 personnes ont été tuées et des centaines blessées lors de ces premiers heurts.
Mardi: le Premier ministre KP Sharma Oli a ordonné le rétablissement de Facebook, X et YouTube et a annoncé une enquête sur les violences policières, puis a présenté sa démission. Pendant la journée, des groupes de manifestants se présentant comme « Génération Z » ont pris pour cible des bâtiments publics, des résidences de responsables politiques et d'autres symboles du pouvoir dans la capitale Katmandou. Le parlement et la résidence du chef du gouvernement démissionnaire ont été incendiés.
Mardi soir: l'armée a repris le contrôle de la capitale et un couvre-feu strict a été instauré. Le chef d'état-major, le général Ashok Raj Sigdel, a engagé des discussions, notamment avec des représentants des manifestants, en vue de nommer un gouvernement intérimaire.
Tractations: l'ancienne cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, est pressentie pour diriger un gouvernement intérimaire; son nom ne fait pas l'unanimité parmi les protestataires. Les discussions politiques se poursuivaient selon les sources.
Bilan humain et pénitentiaire
Selon un porte-parole de la police, Binod Ghimire, cité par l'AFP, au moins 51 personnes sont mortes au cours des troubles, dont 21 manifestants et 3 policiers. La police a indiqué qu'environ 13 500 détenus se sont échappés de prisons; certains ont été repris et 12 533 seraient toujours en cavale selon les chiffres communiqués.
Réponse des autorités
Les forces de sécurité ont rétabli le contrôle de la capitale et maintenu un couvre-feu. Le gouvernement démissionnaire a annoncé l'ouverture d'une enquête sur les violences policières. Des consultations impliquant l'armée et des représentants de manifestants ont été engagées pour organiser un relais gouvernemental temporaire.
Situation politique et perspectives
La démission du Premier ministre a provoqué des tractations pour la formation d'un gouvernement intérimaire. Les discussions portaient, entre autres, sur la nomination de Sushila Karki à la tête d'un tel gouvernement. Les autorités ont indiqué poursuivre les enquêtes et les opérations de reprise de contrôle des établissements pénitentiaires et des zones affectées.
Sources
Les chiffres et déclarations cités dans cet article proviennent de communiqués de la police et d'interventions de responsables cités par l'AFP, ainsi que des déclarations publiques des autorités népalaises.