Décision judiciaire
Le 17 octobre 2025, la justice libanaise a ordonné la remise en liberté d’Hannibal Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, sous réserve du versement d’une caution de 11 millions de dollars. Une interdiction de voyage a été imposée en complément de cette décision.
Contexte et motif de la détention
Hannibal Kadhafi était détenu au Liban depuis décembre 2015 sans avoir été jugé. Les autorités libanaises lui reprochaient de détenir des informations relatives à la disparition, en 1978, de l’imam chiite libanais Moussa Sadr et de deux de ses compagnons. Les autorités accusent Mouammar Kadhafi d’être lié à cette disparition. Le ministère libyen de la Justice a indiqué avoir transmis un mémorandum à la justice libanaise et avoir engagé des échanges par les voies diplomatiques.
Procédure et réactions
Le juge d’instruction a autorisé la libération sous caution tout en maintenant des restrictions de déplacement. L’avocat d’Hannibal Kadhafi, Laurent Bayon, a annoncé son intention de contester le montant de la caution, affirmant que son client est soumis à des sanctions internationales et qu’il ne peut réunir la somme demandée. Human Rights Watch a appelé à la libération immédiate de Hannibal Kadhafi en soulignant que sa détention reposait selon l’ONG sur des allégations liées à la détention d’informations.
La famille de Moussa Sadr a déclaré être « surprise » par la décision et a rappelé que son objectif principal reste l’éclaircissement de la disparition de l’imam.
Antécédents et éléments connexes
Hannibal Kadhafi a eu des démêlés judiciaires en France et en Suisse dans les années 2000. Après la chute du régime de son père et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, Hannibal avait rejoint la Syrie puis a été attiré au Liban par des personnes armées, selon les éléments de procédure, avant d’être placé en détention par les autorités libanaises. Son avocat a indiqué qu’il avait été hospitalisé pendant sa détention.
Le nom d’Hannibal Kadhafi est également apparu dans des enquêtes étrangères liées à des soupçons de financement politique. Des investigations en France ont évoqué, pour la période du premier semestre 2021, une tentative alléguée de pression visant à obtenir la libération d’Hannibal Kadhafi. L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, cité dans ces dossiers, est décédé au Liban en septembre et ses déclarations ont été mentionnées dans le cadre de ces enquêtes.
Situation actuelle
Après l’ordonnance de libération sous caution, la procédure judiciaire au Liban reste en cours. Les autorités, la défense et les parties intéressées ont exprimé des positions divergentes sur la suite à donner à cette affaire.