Résumé
Le gouvernement libanais a annoncé que l’armée allait entamer la mise en œuvre d’un plan visant au désarmement du Hezbollah. Les autorités ont décidé de garder les détails du plan confidentiels et ont indiqué que l’armée présenterait des rapports mensuels sur l’avancement. Le ministre de l’Information, Paul Morcos, a précisé que l’exécution se ferait dans la limite des moyens logistiques, matériels et humains disponibles.
Décision et déroulement de la réunion
Une réunion gouvernementale consacrée à la question s’est tenue le 5 septembre 2025. Lors de cette réunion, l’exécutif a acté le lancement de la mise en œuvre du plan préparé par l’armée. Les médias ont rapporté que les ministres représentant les partis chiites, dont des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, ont quitté la séance à l’arrivée du chef d’état-major ou ont boycotté les discussions.
Origine et calendrier du plan
Le gouvernement avait demandé à l’armée d’élaborer ce plan en août, en demandant une mise en œuvre visant à aboutir d’ici la fin de 2025. Des sources indiquent que la demande s’inscrit dans un contexte de pression internationale, notamment des États-Unis, et de crainte d’une intensification des frappes israéliennes sur le territoire libanais.
Cadre juridique et accords internationaux
Les autorités soulignent que le désarmement s’appuie sur le cadre du cessez‑le‑feu négocié entre Israël et le Hezbollah et entré en vigueur le 27 novembre 2024. Ce cessez‑le‑feu se fonde sur une résolution de l’ONU qui réserve le port d’armes aux forces de sécurité et à l’armée libanaise et prévoit le déploiement, dans le sud du pays, de l’armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).
Position du Hezbollah et conditions posées
Le Hezbollah a réaffirmé son refus de désarmer. Sa direction a demandé le retrait des forces israéliennes du sud du Liban, l’arrêt des frappes, la libération de prisonniers et le lancement de la reconstruction comme conditions préalables à toute discussion sur ses armes. Le chef adjoint du mouvement a qualifié la décision du gouvernement de prise « sous le diktat américano-israélien ».
Contexte sécuritaire
Le mouvement a été affecté par le conflit prolongé avec Israël, qui a connu une phase de guerre ouverte entre septembre et novembre 2024; plusieurs éléments de son arsenal ont été détruits et des cadres ont été touchés selon des comptes rendus publiés après les hostilités. Les frappes israéliennes ont été signalées comme s’étant intensifiées à certaines périodes récentes, entraînant, selon des sources officielles libanaises, au moins cinq morts sur une courte période.
Scénarios et réactions anticipés
Analystes et observateurs ont évoqué plusieurs scénarios en cas d’approbation du plan par le gouvernement, dont des pressions politiques sur les ministres chiites pour qu’ils démissionnent ou l’organisation de manifestations de grande ampleur. Les autorités ont, pour l’heure, limité la communication sur les modalités opérationnelles du plan.
Suivi et incertitudes
Le gouvernement a choisi de ne pas divulguer les détails opérationnels du plan. L’armée a indiqué qu’elle mettrait en œuvre les mesures dans la limite de ses moyens et qu’elle rendrait compte mensuellement au gouvernement. Des incertitudes subsistent quant à la capacité de l’armée à engager l’opération en présence de contraintes logistiques, matérielles et humaines et dans un contexte de frappes extérieures et d’opposition politique interne.
Réactions publiques
Des affiches en faveur de l’autorité de l’État et du rôle de l’armée ont été observées dans Beyrouth. Des témoignages recueillis par la presse locale montrent des positions divergentes parmi la population, certaines personnes exprimant un soutien à l’intervention de l’armée, d’autres exprimant la crainte d’une confrontation.
Points à suivre
- Évolution des rapports mensuels de l’armée au gouvernement.
- Réactions politiques et institutionnelles des partis chiites et de leurs représentants au sein du cabinet.
- Impact opérationnel des frappes israéliennes et de la présence de forces étrangères dans le sud du Liban sur la mise en œuvre du plan.
- Négociations et conditions posées par le Hezbollah pour toute discussion sur ses armes.