La liberté de la presse s'est dégradée à l'échelle mondiale entre 2019 et 2024, selon un rapport d'International IDEA publié le 11 septembre 2025. Le document indique que cet indicateur a connu sa plus forte baisse enregistrée au cours des cinquante dernières années.
Principales conclusions
Le rapport couvre la période 2019–2024 et évalue plusieurs indicateurs définissant la démocratie. Il relève que 54 % des pays étudiés ont enregistré, durant cette période, une baisse d'au moins un des cinq indicateurs utilisés.
La liberté de la presse a diminué dans 43 pays répartis sur tous les continents, dont 15 pays en Afrique et 15 en Europe. International IDEA signale que la faiblesse de cet indicateur pour l'ensemble de la période étudiée constitue la détérioration la plus marquée observée depuis cinquante ans.
Facteurs identifiés
Le rapport met en relation plusieurs facteurs contributifs à cette dégradation :
- Des mesures étatiques jugées plus contraignantes, que le rapport associe en partie à des mesures héritées de la période pandémique.
- La désinformation, tant en tant que phénomène réel qu'en tant que prétexte utilisé, selon le rapport, par certains gouvernements pour restreindre l'activité des médias.
- La concentration des médias traditionnels et la disparition de médias locaux dans de nombreux pays, ce qui, selon International IDEA, réduit la diversité de l'information disponible pour le débat public.
Ces éléments sont présentés par Kevin Casas-Zamora, secrétaire général d'International IDEA, en tant que facteurs contribuant à la détérioration de la liberté de la presse.
Cas cités dans le rapport
Le document identifie des reculs particulièrement marqués dans plusieurs pays. L'Afghanistan, le Burkina Faso et la Birmanie figurent parmi ceux ayant enregistré les plus fortes baisses de l'indicateur « liberté de la presse ». Le rapport signale également que la Corée du Sud a connu le quatrième plus fort déclin, en citant la multiplication de procès en diffamation visant des journalistes et des perquisitions au domicile de journalistes.
Limites et observations complémentaires
Le rapport précise qu'il n'intègre pas les effets éventuels des premiers mois du deuxième mandat du président des États-Unis, mentionnés par l'auteur comme relevant d'observations survenues lors des élections de fin 2024 et des premiers mois de 2025. Kevin Casas-Zamora estime que certains éléments observés durant cette période posent des questions sur les perspectives à court terme pour la démocratie au niveau international.
Portée et enjeux
International IDEA présente ce rapport comme une analyse comparative des évolutions de la démocratie et de ses indicateurs sur la période 2019–2024. Le document met en avant la relation entre la santé des médias et le fonctionnement des processus démocratiques, en soulignant l'impact de la réglementation, de la désinformation et de la structuration du paysage médiatique sur l'exercice de la liberté de la presse.
