Contexte historique du temple Shaolin
Le temple Shaolin, fondé en 495 dans la province du Henan, est reconnu comme le berceau du bouddhisme zen et du kung-fu en Chine. Il constitue une institution religieuse et culturelle de portée internationale.
Parcours de Shi Yongxin
Shi Yongxin, âgé de 59 ans, a accédé à la fonction d'abbé du temple Shaolin en 1999. Il a joué un rôle notable dans l'expansion internationale des activités du temple, en facilitant la création de nombreuses entreprises à l'étranger. Il a également été élu vice-président de l’Association bouddhiste de Chine en 2002 et a siégé à l’Assemblée nationale populaire, organe législatif suprême du pays.
Ouverture de l’enquête et accusations
En juillet, le temple Shaolin a communiqué que Shi Yongxin était soupçonné de détournement de fonds destinés à des projets et aux biens du temple, ainsi que d’infractions aux préceptes bouddhistes. Il lui est aussi reproché d’avoir entretenu des relations inappropriées avec plusieurs femmes et d’avoir eu avec elles des enfants qualifiés d'illégitimes selon les autorités religieuses. Ces faits ont fait l'objet d'une enquête conjointe de plusieurs services en Chine.
Des accusations antérieures pesaient déjà sur Shi Yongxin, émanant d’anciens moines qui lui attribuaient une vie caractérisée par des possessions matérialistes et un comportement jugé incompatible avec la discipline monastique. Ces personnes alléguaient notamment la possession de véhicules haut de gamme et le détournement de fonds issus d’activités commerciales du temple.
Sanctions et réactions
Le 28 juillet, l’Association bouddhiste de Chine a décidé d’annuler le certificat d’ordination monastique de Shi Yongxin. L’Association, placée sous la tutelle du Parti communiste chinois, a considéré que ses agissements portaient préjudice à la réputation de la communauté bouddhiste et de ses représentants. Elle a apporté son soutien à des mesures disciplinaires appliquées en accord avec la réglementation en vigueur.
En 2015, le temple avait déjà démenti certaines accusations relayées par les médias chinois, les qualifiant de non fondées.
Conséquences et portée médiatique
La divulgation de l’affaire a connu un large retentissement sur les réseaux sociaux en Chine, où un mot-clé lié au sujet a généré plus de 560 millions de consultations sur la plateforme Weibo. L'événement met en lumière le contrôle exercé par les autorités chinoises sur la gestion et la gouvernance des institutions religieuses du pays.