Contexte
Dix personnes ont été jugées devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits de cyberharcèlement visant Brigitte Macron. Les poursuites portent sur la diffusion et le relais d'une information fausse présentant l'épouse du chef de l'État comme une personne transgenre et l'assimilant à son frère, Jean‑Michel Trogneux. Plusieurs publications et vidéos en ligne ont contribué à la propagation de cette rumeur.
Une vidéo mise en ligne en 2021 par une personne identifiée comme Delphine J. (pseudonyme Amandine Roy) a été retirée des plateformes après avoir été vue plus de quatre millions de fois, selon les éléments présentés au procès. Cette auteure a été condamnée en première instance pour diffamation en septembre 2024, puis relaxée en appel le 10 juillet ; Brigitte Macron et son frère se sont pourvus en cassation.
Parallèlement à la procédure pénale en France, des démarches visant des plateformes et des comptes à l'étranger ont été engagées, notamment à l'encontre de personnalités ayant relayé la thèse aux États‑Unis.
Déroulement du procès
L'audience s'est tenue sur deux jours, à la fin d'octobre 2025. Les prévenus, âgés de 41 à 65 ans, ont été entendus pour des publications visant à diffuser la théorie selon laquelle Brigitte Macron serait une personne transgenre et que son identité serait en réalité celle de son frère. Brigitte Macron ne s'est pas présentée à l'audience ; elle a toutefois fourni des éléments aux enquêteurs et figure parmi les parties civiles.
Témoignage de Tiphaine Auzière
Tiphaine Auzière, fille de Brigitte Macron, a témoigné à la demande des parties civiles. Elle a décrit une dégradation des conditions de vie et de santé de sa mère qu'elle attribue aux messages et aux rumeurs en ligne, précisant que ces éléments affectent également l'entourage familial, y compris les petits‑enfants. Elle a indiqué que Brigitte Macron se sent contrainte de surveiller son image publique et de modifier ses tenues et postures par crainte d'une réutilisation des images. Un certificat médical du médecin traitant a été joint à la procédure pour attester d'un impact des messages sur l'état de santé perçu par l'entourage.
Réquisitions du parquet
Le ministère public a requis des peines allant de trois à douze mois d'emprisonnement avec sursis et des amendes pouvant atteindre 8 000 euros contre les prévenus. Le procureur a désigné trois personnes comme principaux instigateurs : Delphine J. (Amandine Roy), le galeriste Bertrand Scholler et Aurélien Poirson‑Atlan, connu sous le pseudonyme "Zoé Sagan".
Pour ces trois prévenus, le parquet a demandé des peines plus lourdes que pour les autres et a sollicité, à l'encontre d'Aurélien Poirson‑Atlan, la suspension de comptes sur les réseaux sociaux pour une durée de six mois en complément des peines envisagées. Le magistrat a qualifié les autres prévenus de « suiveurs » et a présenté des réquisitions moins sévères pour ces personnes. Le jugement a été mis en délibéré ; la date prévue pour la décision a été fixée au 5 janvier 2026.
Positions de la défense
Les personnes poursuivies et leurs avocats ont soutenu que certaines publications relevaient de la satire, de la liberté d'expression ou de commentaires sur la vie privée. L'un des prévenus a affirmé que le personnage en ligne présenté sous le nom de Zoé Sagan était une création littéraire ou satirique. D'autres mis en cause ont exercé leur droit au silence lors de l'audience. La défense a par ailleurs contesté la qualification et l'ampleur du préjudice allégué par les parties civiles.
Procédures parallèles et suites
Outre la procédure jugée à Paris, le couple présidentiel a engagé des actions contre des comptes et des personnalités à l'étranger destinées à limiter la diffusion de la théorie. Les voies de recours judiciaires mentionnées dans l'instruction comprennent des appels et un pourvoi en cassation pour des décisions antérieures. Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré ; la sentence sera rendue à la date annoncée.








