Introduction
Le président des Républicains (LR), Bruno Retailleau, a déclaré à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre Sébastien Lecornu que la participation de son parti au futur gouvernement « n'est pas acquise du tout ». Il a précisé que « le compte n'y est pas » et a posé comme condition préalable la signature d'un accord de gouvernement formalisé par écrit.
Rencontre à Matignon et suites immédiates
La rencontre entre Bruno Retailleau et le Premier ministre a eu lieu à Matignon, siège de la résidence du chef du gouvernement. Après cet entretien, Retailleau a convoqué en urgence une visioconférence avec les parlementaires du parti, puis une réunion des parlementaires le soir même. Il a indiqué qu'il attendait la transmission d'un document définitif de la part de Matignon et que la décision du parti serait prise après examen de ce document.
Points de désaccord soulevés
Les responsables de LR ont identifié plusieurs éléments nécessitant des garanties ou des ajustements avant toute participation :
Les questions régaliennes et migratoires, avec des demandes portant notamment sur la réforme de l'Aide médicale d'État (AME), la réintroduction du délit de séjour irrégulier, l'allongement de la durée de rétention des personnes en situation irrégulière et le transfert d'une compétence renforcée sur la politique des visas au ministère de l'Intérieur.
La répartition des postes ministériels : LR revendique qu'environ un tiers des postes de l'exécutif lui soient attribués, alors que le Premier ministre a évoqué la perspective d'une équipe gouvernementale restreinte (20 à 25 membres).
Des clarifications sur le projet budgétaire et les mesures envisagées en faveur des salariés.
Exigences procédurales de LR
La direction et les parlementaires de LR ont conditionné toute participation à l'obtention d'un accord écrit de gouvernement. Ils exigent des garanties formelles et la précision, par écrit, des engagements pris sur les points évoqués.
Mesures proposées par Matignon
Dans le cadre des consultations budgétaires, Matignon a présenté plusieurs pistes destinées à soutenir les salariés : étude d'une défiscalisation ou d'un allégement des cotisations sur les heures supplémentaires, possibilité d'une prime à caractère fiscal comparable à la « prime Macron » et baisse ciblée de l'impôt sur le revenu pour certains ménages proches du Smic. Ces propositions n'ont toutefois pas modifié la position de LR sur les questions régaliennes et procédurales.
Réactions d'autres acteurs
Plusieurs partis politiques et organisations syndicales ont jugé les propositions budgétaires insuffisantes et maintenu leurs critiques, en particulier sur les sujets des retraites et de la fiscalité. Des responsables politiques ont indiqué qu'ils évalueraient les mesures proposées avant de se prononcer sur une éventuelle confiance politique au gouvernement.
Calendrier et suite attendue
Bruno Retailleau a précisé que la décision collective du parti interviendrait après réception et examen du document écrit transmis par le Premier ministre. Les discussions devaient se poursuivre et la position finale des Républicains dépendra des éléments formalisés par Matignon.
Enjeux institutionnels
La participation de LR au gouvernement dépend des arbitrages sur des sujets jugés prioritaires par le parti, notamment la sécurité intérieure, l'immigration et la composition de l'équipe ministérielle. L'issue des négociations conditionnera la formation de l'exécutif et les majorités parlementaires nécessaires pour les prochaines décisions gouvernementales.