Contexte et objet de la visite
Le président français Emmanuel Macron a effectué une visite d'État en Chine les 3 et 4 décembre 2025. Les entretiens avec le président chinois Xi Jinping ont porté principalement sur le conflit en Ukraine, les déséquilibres commerciaux entre la Chine et l'Union européenne, et les conditions d'investissement réciproque.
Déroulement des rencontres
Le 3 décembre, Emmanuel Macron est arrivé à Pékin accompagné de son épouse, de six ministres et d'une délégation de 35 dirigeant·e·s d'entreprises. Le 4 décembre, une cérémonie officielle a eu lieu au Palais du Peuple, suivie d'un entretien restreint entre les deux chefs d'État puis de discussions en format élargi. Plusieurs accords et lettres d'intention ont été signés au cours de la visite. Les deux couples présidentiels devaient se retrouver ensuite à Chengdu pour une rencontre plus informelle.
Positions sur le conflit en Ukraine
Emmanuel Macron a appelé la Chine à jouer un rôle pour faire avancer les efforts de paix et a exprimé l'attente que Pékin use de son influence auprès de Moscou pour contribuer à un cessez‑le‑feu. Lors d'une déclaration conjointe, il a dit avoir longuement évoqué l'Ukraine et a qualifié la situation de menace pour la sécurité européenne.
Xi Jinping a affirmé que la Chine « soutient tous les efforts pour la paix » et qu'elle « continuera à jouer un rôle constructif pour une solution à la crise », tout en rejetant toute tentative de faire porter à son pays une responsabilité dans la poursuite du conflit. Les autorités chinoises n'ont pas condamné l'invasion menée par la Russie en février 2022. La Chine est décrite par des responsables européens comme un partenaire économique et politique important de la Russie et comme un acheteur significatif de combustibles fossiles russes ; des accusations portant sur des livraisons de composants potentiellement utilisables par l'industrie de défense russe ont été formulées par certains pays européens, revendications démenties par Pékin.
Dossiers économiques et commerciaux
Les échanges commerciaux et les déséquilibres entre la Chine et l'Union européenne ont constitué un point majeur des discussions. Le déficit commercial entre l'Union européenne et la Chine est mentionné dans les communiqués autour de 357 milliards de dollars. Le déficit bilatéral de la France avec la Chine a augmenté au cours des dernières années, évalué à environ 47 milliards d'euros en 2024 selon des données publiées durant la période.
Emmanuel Macron a demandé des investissements croisés et un partage de technologies dans des secteurs tels que les batteries, la mobilité décarbonée, la robotique industrielle, le photovoltaïque et l'éolien. Une lettre d'intention visant à accroître l'accueil de projets chinois en France dans ces domaines a été signée. Les deux parties se sont engagées, selon les déclarations officielles, à promouvoir un développement équilibré des relations économiques, à accroître les investissements réciproques et à offrir un environnement commercial équitable, transparent et prévisible.
Plusieurs points de tension subsistent, notamment des enquêtes chinoises sur certaines exportations françaises et des désaccords sur des pratiques commerciales qualifiées de déloyales par des responsables européens. Le sujet des terres rares et de l'encadrement de leurs exportations par la Chine a également été évoqué comme un enjeu stratégique pour les industries européennes.
Autres sujets abordés et suites prévues
La question des droits humains a été évoquée dans le cadre du dialogue bilatéral entre les présidents. Les deux pays ont convenu de poursuivre une coopération sur la conservation des pandas géants, avec des visites programmées à une base de recherche pour la reproduction des animaux à Chengdu. Le programme officiel comprenait également des rencontres avec des étudiants et des échanges à vocation économique et culturelle.
Rappels de continuité diplomatique
Il s'agissait de la quatrième visite d'État d'Emmanuel Macron en Chine depuis son élection en 2017. Xi Jinping avait effectué une visite d'État en France en 2024. La rencontre s'inscrit dans un cadre bilatéral où coexistent coopération économique, différends commerciaux et divergences de positions sur des questions de sécurité internationale.








