Résumé
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré le 4 septembre qu'une visite du président français Emmanuel Macron en Israël n'était pas à l'ordre du jour tant que la France ne reviendrait pas sur sa décision de reconnaître un État palestinien. Cette position a été exprimée lors d'un entretien avec le ministre français Jean-Noël Barrot, selon un communiqué du ministère israélien.
Déclarations israéliennes
Selon le communiqué, Gideon Saar a appelé la France à « reconsidérer » son initiative et a déclaré que « tant que la France poursuivra ses efforts et initiatives allant à l’encontre des intérêts d’Israël, une telle visite (de Macron en Israël) n’aura pas lieu d’être ». Dans un message publié sur X le 2 septembre, le chef de la diplomatie israélienne a également estimé que le président français intervenait « d’une manière complètement déconnectée de la réalité sur le terrain après le 7 octobre ».
Des médias israéliens (chaîne publique Kan, i24NEWS) ont rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahou aurait rejeté une demande de visite d’Emmanuel Macron. Ces médias ont cité l’ancien député français Meyer Habib pour cette information.
Décision française et contexte international
Fin juillet, Emmanuel Macron a annoncé que la France voterait en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. La France prévoyait, selon des communiqués rapportés, de formaliser cette décision lors d’une conférence co-présidée au siège de l’ONU le 22 septembre, avec le prince héritier saoudien.
Plus d’une dizaine de pays occidentaux, dont le Canada, l’Australie et la Belgique, ont appelé d’autres États à rejoindre cette démarche, selon les comptes rendus cités par la presse.
Arguments et réactions
Le gouvernement israélien a fait valoir que la reconnaissance d’un État palestinien dans les circonstances présentes porterait atteinte à ses intérêts nationaux et sécuritaires et reviendrait, selon ses responsables, à « récompenser » le Hamas après les événements du 7 octobre 2023. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a, dans une correspondance et des déclarations publiques, accusé le président français d’aggraver des tensions internes en France; l’Élysée a rejeté ces accusations et les a qualifiées, selon des communiqués, d’« abjectes » et d’« erronées ».
De son côté, la France a exprimé son intention de promouvoir une solution à deux États et a critiqué certaines décisions étrangères liées à la représentation palestinienne, en demandant, selon des déclarations citées, la levée de restrictions à la participation palestinienne à l’Assemblée générale.
Effets diplomatiques
Les déclarations et les décisions évoquées ont entraîné une détérioration des relations bilatérales entre Paris et Tel-Aviv, visibles notamment dans le report ou l’annulation de visites officielles. Les responsables israéliens ont conditionné la reprise des visites de haut niveau au retrait ou à la suspension de l’initiative française telle qu’exprimée publiquement.
Éléments à suivre
Les développements mentionnés se situent dans le cadre des discussions prévues à l’Assemblée générale de l’ONU et des démarches conjointes annoncées par la France et d’autres partenaires. Les évolutions des positions officielles des deux gouvernements, ainsi que les annonces émanant des institutions internationales, détermineront l’évolution des relations bilatérales dans les semaines suivantes.