Contexte et objectifs
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu à Berlin pour des pourparlers avec des responsables américains et européens visant à examiner des pistes diplomatiques de règlement du conflit déclenché par l'invasion russe de février 2022. L'objectif déclaré des autorités ukrainiennes était d'obtenir un soutien à un cessez‑le‑feu reposant sur le gel de la ligne de front et d'éviter la cession à la Russie de l'ensemble du Donbass.
Déroulement des rencontres
Zelensky a été reçu à la Chancellerie fédérale (Bundeskanzleramt) par le chancelier allemand Friedrich Merz. À Berlin, les délégations ukrainienne et américaine se sont entretenues; la délégation ukrainienne comprenait notamment le négociateur en chef Roustem Oumerov et le vice‑ministre des Affaires étrangères Serguiï Kyslytsia. Parmi les émissaires américains présents figuraient Steve Witkoff et Jared Kushner. Des réunions supplémentaires avec des dirigeants européens et un forum économique germano‑ukrainien étaient prévus.
Propositions et points de discussion
Les autorités ukrainiennes ont présenté une version amendée d'un plan initialement proposé par des émissaires américains. Le contenu complet de cette version amendée n'a pas été rendu public. Volodymyr Zelensky a appelé à un cessez‑le‑feu basé sur le gel de la ligne de front et a exclu la remise à la Russie de l'ensemble du Donbass. Il a également évoqué la possibilité d'organiser des élections ou un référendum sur certaines questions territoriales, selon des modalités à définir.
Zelensky a proposé un cadre d'environ vingt garanties de sécurité destiné à prévenir une reprise des hostilités après un cessez‑le‑feu. Ce mécanisme est décrit comme s'inspirant d'un principe de protection mutuelle comparable à l'article 5 de l'OTAN, sans prévoir l'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance.
Positions des parties extérieures
Plusieurs gouvernements européens et représentants ukrainiens ont estimé que le projet américain nécessitait des amendements, le jugeant trop favorable à Moscou dans sa version initiale. Des émissaires américains ont transmis des textes au Kremlin; les autorités russes ont toutefois rejeté a priori les propositions ukrainiennes et européennes. Le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov a déclaré qu'il était improbable que ces contributions soient « constructives » et a formulé des objections.
Questions territoriales évoquées
Parmi les pistes discutées figuraient la création éventuelle d'une zone économique ou d'une zone démilitarisée dans une partie du Donbass encore sous contrôle ukrainien, des retraits ciblés des forces russes de certaines régions (Sumy, Kharkiv, Dnipropetrovsk) en contrepartie d'un maintien russe dans d'autres zones (Kherson, Zaporizhzhia) revendiquées par Moscou, ainsi que des dispositions spécifiques pour la région de Donetsk. Ces éléments s'appuient en partie sur des discussions antérieures et des documents en circulation.
Contexte opérationnel et politique interne
Les discussions se sont tenues alors que les opérations militaires se poursuivaient sur plusieurs secteurs du front. Sur le plan intérieur, la présidence ukrainienne faisait face à des tensions politiques, notamment des révélations de corruption, tandis que la population subissait des coupures d'électricité liées à des frappes sur les infrastructures.
Perspectives et suites attendues
Les responsables ukrainiens et européens ont annoncé la poursuite des échanges à Berlin avec des dirigeants politiques et des responsables économiques. Les questions clefs — modalités d'un cessez‑le‑feu, garanties de sécurité et arrangements territoriaux temporaires ou institutionnels — demeurent au centre des discussions et feront l'objet de nouveaux contacts diplomatiques.








