Contexte
Le 12 novembre 2025, le président de la République a reçu une délégation d'agriculteurs à Toulouse dans le cadre d'une visite officielle comprenant également un débat public et des interventions liées à la stratégie spatiale nationale. Le projet d'accord de libre‑échange entre l'Union européenne et le Mercosur, signé fin 2024, prévoit des réductions de droits de douane susceptibles d'accroître les échanges de produits agricoles entre les deux zones, notamment pour le bœuf, la volaille, le sucre et le miel.
Entrevue à Toulouse et position officielle
Lors de l'entretien avec la délégation agricole, Emmanuel Macron a estimé que « tel qu'il se présente aujourd'hui, [le projet d'accord] recueillera un non très ferme de la France », selon la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, présente à la rencontre. Celle‑ci a précisé que la France ne pouvait pas valider le texte en l'absence de clauses de sauvegarde, de « mesures miroirs » et de contrôles renforcés aux frontières, jugeant que le projet ne protégeait pas suffisamment les intérêts des agriculteurs français.
Mobilisation et déroulement de la journée
Plusieurs organisations professionnelles, dont la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, ont appelé à un rassemblement à Toulouse en marge de la visite présidentielle. Les rapports indiquent la présence d'environ 250 à 300 agriculteurs accompagnés d'une cinquantaine à soixantaine d'engins agricoles. Une délégation syndicale a été reçue dans les locaux de l'École nationale de l'aviation civile (ENAC).
Réactions des organisations agricoles
Des représentants syndicaux ont exprimé leurs inquiétudes et demandé des clarifications sur la position du gouvernement. Jean‑Marie Dirat, président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA), a réclamé des précisions en rappelant des engagements antérieurs. Le président de la chambre d'agriculture d'Occitanie et des élus locaux ont mis en avant des différences de pratiques de production entre pays et fait part de craintes pour les filières d'élevage.
La Confédération paysanne, par la voix de Laurence Marandola, a salué l'annonce d'un refus en l'état mais a maintenu son opposition au principe même de l'accord, tout en critiquant la gestion de certaines crises sanitaires, notamment en lien avec la dermatose nodulaire contagieuse.
Points soulevés et demandes formulées
Les demandes principales formulées par les organisations agricoles ont porté sur l'introduction et le renforcement des dispositifs suivants dans le texte de l'accord :
- des clauses de sauvegarde permettant d'ajuster l'accès au marché en cas de perturbations ;
- des « mesures miroirs » visant à appliquer des exigences réciproques sur les produits importés ;
- des contrôles renforcés aux frontières pour vérifier la conformité sanitaire et réglementaire des marchandises.
Les syndicats ont également évoqué des mesures économiques et sectorielles, comme la prise en compte des spécificités régionales et des adaptations fiscales ou tarifaires concernant certains intrants importés.
Autres éléments de la visite
Le même jour, le président a prévu des interventions liées à la stratégie spatiale nationale et l'inauguration de bâtiments du Commandement de l'espace (CDE). La rencontre avec les agriculteurs s'est tenue en matinée et a été suivie des annonces relatives à la politique spatiale.
Suites et implications
La position exprimée par le chef de l'État a été présentée comme conditionnelle au contenu final du texte. Les organisations agricoles ont indiqué qu'elles continueraient à demander des garanties et des modifications avant toute validation. La ratification finale du projet d'accord, tant au niveau national qu'européen, dépendra des évolutions du texte et des décisions des autorités compétentes.








