Contexte
Le 9 novembre 2025, la ministre française de l'Agriculture, Annie Genevard, a déclaré que la France ne signerait pas un accord commercial UE‑Mercosur susceptible de nuire aux agriculteurs français. Ces propos ont été tenus trois jours après des déclarations du président de la République qualifiées de « plutôt positif » à l'égard d'un possible feu vert sur l'accord.
L'accord UE‑Mercosur a fait l'objet d'un protocole politique initial et d'échanges prolongés entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Des discussions sur des textes additionnels et des garanties se poursuivent au niveau européen et avec les partenaires sud‑américains.
Lignes rouges posées par la France
La ministre a présenté trois exigences principales qualifiées de « lignes rouges » :
- l'insertion d'une clause de sauvegarde agricole spécifique, activable rapidement en cas de risque de déstabilisation des filières ;
- la mise en place de « mesures miroir » empêchant l'entrée sur le marché européen de produits ne respectant pas les normes sanitaires et environnementales applicables dans l'UE ;
- le renforcement des contrôles sanitaires et de la traçabilité aux frontières et sur place.
Clause de sauvegarde : points à clarifier
Concernant la clause de sauvegarde, la ministre a indiqué que son objectif serait de permettre l'activation d'un « frein d'urgence » en cas d'afflux de denrées importées entraînant une chute des prix. Elle a précisé que plusieurs aspects restaient à préciser : les critères déclencheurs, les acteurs responsables de la décision, les modalités de vérification et les délais de mise en œuvre.
Position sur le processus de signature
Interrogée sur la possibilité de bloquer la signature, alors que le Brésil avait évoqué une signature avec l'UE d'ici au 20 décembre, la ministre a affirmé que la France disposait de moyens pour se faire entendre. Elle a indiqué que d'autres États membres (Pologne, Autriche, Pays‑Bas, Irlande, Hongrie) partageaient des réserves et qu'aucune signature ne serait soutenue tant que les garanties demandées ne seraient pas rédigées, validées et acceptées par les partenaires du Mercosur.
Réactions et suite
Les propos du président, jugés « plutôt positifs » par certains observateurs, ont suscité des réactions dans la classe politique française et parmi des représentants du monde agricole. La ministre a indiqué que les discussions techniques se poursuivaient afin d'évaluer l'efficacité et l'opposabilité des dispositifs envisagés.
Les travaux à venir portent sur la rédaction et la consolidation des textes additionnels, la définition des mécanismes de contrôle et la négociation de l'acceptation de ces garanties par les pays du Mercosur. Le calendrier de finalisation dépend des avancées de ces discussions au niveau européen et avec les partenaires concernés.








