Décision de la Haute autorité de la communication
La Haute autorité de la communication du Mali (HAC) a ordonné le retrait des services de télévision LCI et TF1 des bouquets de tous les distributeurs de radiodiffusion sonore et télévisuelle du pays. La décision, datée du 13 novembre, indique que la suspension est effective « jusqu’à nouvel ordre ».
Contenu visé
La HAC a identifié une séquence de 12 minutes et 24 secondes diffusée le 9 novembre dans l’émission « Grand Dossier » de LCI, présentée en deux volets intitulés « Mali, les djihadistes aux portes de Bamako » et « Mali, le nouveau fief d’Al-Qaïda ». Selon l’autorité, cette séquence a été reprise le même jour par TF1 sur sa page web.
Motifs invoqués
La HAC a indiqué que la séquence comportait, selon elle, des « affirmations non vérifiées » et des « contrevérités », citant notamment des allégations selon lesquelles la junte aurait interdit la vente de carburant et que des groupes armés seraient proches de faire tomber la capitale Bamako. L’autorité a aussi estimé que la présentation relevait d’un « registre alarmiste » susceptible de provoquer « la panique ou la défiance envers les institutions » et de nuire à la cohésion sociale.
Conséquences immédiates
Des vérifications journalistiques ont constaté que LCI et TF1 n’étaient plus accessibles au Mali depuis la soirée du 13 novembre. La suspension s’applique aux bouquets des opérateurs nationaux et locaux et reste en vigueur « jusqu’à nouvel ordre » selon le texte de la HAC.
Mesures antérieures et contexte médiatique
Plusieurs médias étrangers ont déjà fait l’objet de restrictions ou de suspensions au Mali. LCI avait été suspendue fin août 2024 pour des motifs similaires, selon les autorités maliennes. Des suspensions temporaires avaient également visé France 2 début 2024, et TV5Monde a été suspendue mi-mai, après une précédente suspension en 2024. D’autres médias français, dont France 24 et Radio France Internationale (RFI), font l’objet de suspensions permanentes d’après les annonces officielles.
Cadre politique évoqué
Les autorités en place depuis des putschs successifs ont modifié les relations internationales et les choix de partenariat du Mali. Les documents officiels mentionnent un ajustement des relations vis-à-vis de partenaires extérieurs et des orientations différentes depuis 2022.
Observations procédurales
La décision de suspension émane du régulateur malien chargé de la communication audiovisuelle et s’appuie sur des considérations de déontologie journalistique citées dans le texte. Le caractère « jusqu’à nouvel ordre » de la mesure signifie qu’aucune date de levée n’a été fixée dans la décision publiée.








