Contexte de l'affaire
Un juge fédéral argentin, Ariel Lijo, a émis une assignation à comparaître et un mandat d'arrêt international contre Daniel Ortega, président du Nicaragua, et son épouse, Rosario Murillo. Ils sont accusés de violations systématiques des droits de l'Homme, comprenant des crimes tels que l'assassinat, la privation grave de liberté, la disparition forcée de personnes, la torture, la déportation ou le transfert forcé de population, et la persécution de collectifs spécifiques.
Principe de Compétence Universelle
Cette décision se base sur le principe de compétence universelle, qui autorise un pays à poursuivre des crimes contre l'humanité indépendamment de l'endroit où ils ont été commis. Ce principe a déjà été utilisé dans des affaires notables, notamment celle contre Augusto Pinochet, ancien dictateur chilien.
Historique de Daniel Ortega
Daniel Ortega, ancien guérillero, a d'abord dirigé le Nicaragua dans les années 1980 et est revenu au pouvoir en 2007. Depuis son retour, il a modifié la Constitution à plusieurs reprises pour permettre une présidence indéfinie. Déjà accusé d'établir une autocratie, la situation actuelle amplifie les préoccupations internationales. En outre, Ortega et Murillo ont été accusés de réprimer sévèrement des manifestations antigouvernementales en 2018, causant 320 morts selon des sources onusiennes.
Réformes constitutionnelles récentes
En novembre 2023, le Parlement nicaraguayen, largement contrôlé par le Front sandiniste de libération nationale, a approuvé une réforme qui introduit une coprésidence, incluant Rosario Murillo. Cette réforme est à valider lors d'une session parlementaire en janvier prochain.
Contexte international et national
Les États-Unis, l'Union européenne et diverses organisations internationales critiquent sévèrement le gouvernement d'Ortega, qualifié de régime autoritaire. Amnesty International a accusé son gouvernement de mener un "modèle répressif" menaçant les droits humains de manière inédite au Nicaragua. Depuis 2023, le gouvernement a déchu de leur nationalité plusieurs centaines de personnes, incluant des politiciens, journalistes et défenseurs des droits humains.
Perspectives
L'affaire instruite par le juge Lijo pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations internationales du Nicaragua, si les mandats d'arrêt se traduisaient par des actions concrètes. La situation juridique fera peut-être jurisprudence sur l'application du principe de compétence universelle pour d'autres dirigeants.








