Introduction
La cour d'appel de Paris a renvoyé la reprise du procès en appel du réalisateur Christophe Ruggia au 23 janvier 2026. La décision a été prise à l'issue d'une audience tenue le 19 décembre 2025, au cours de laquelle la cour a procédé à l'interrogatoire du prévenu.
Faits allégués et origine des accusations
Les faits reprochés à Christophe Ruggia concernent des agressions sexuelles commises, selon les réquisitions et les déclarations de la partie civile, entre 2001 et 2004, alors qu'Adèle Haenel avait entre 12 et 14 ans. Les événements allégués se seraient produits après le tournage du film Les Diables, pour lequel l'actrice avait obtenu son premier rôle.
En novembre 2019, Adèle Haenel a rendu publiques ces accusations, ce qui a donné lieu à une procédure judiciaire et à un débat public autour de l'affaire.
Première instance
Lors du premier procès, le tribunal a condamné Christophe Ruggia à une peine de quatre ans d'emprisonnement, dont deux ans ferme à effectuer sous bracelet électronique. Le tribunal a également retenu l'existence d'une "ascendance" et d'une "emprise" exercées par le prévenu sur la jeune comédienne.
Audience en appel et déroulement du 19 décembre 2025
L'audience du 19 décembre 2025 a débuté par l'interrogatoire du prévenu, une audition qui a duré environ cinq heures. Christophe Ruggia a nié les faits qui lui sont reprochés et a déclaré ne pas être « un agresseur sexuel, ni un violeur, ni un pédophile ». Pour expliquer les visites hebdomadaires de la comédienne à son domicile, il a présenté sa relation avec elle comme une relation de mentorat culturel, évoquant des échanges autour de livres, de films et de projets.
En raison de la longueur de l'interrogatoire, la cour n'a pas entendu la partie civile lors de cette séance. La poursuite de l'instruction et des débats a été renvoyée au 23 janvier 2026.
Positions des parties
Adèle Haenel a maintenu, lors de ses déclarations antérieures et devant le tribunal de première instance, la description d'attouchements répétés non consentis lors de rendez-vous au domicile du réalisateur, les samedis après-midi sur une période d'environ deux ans.
Christophe Ruggia conteste ces allégations et affirme que les souvenirs de la partie civile ont fait l'objet d'une "reconstruction" postérieure. Il a par ailleurs nié toute attirance sexuelle envers la victime au moment des faits et a contesté la qualification des actes telle que présentée par l'accusation.
Conséquences et contexte professionnel
À la suite de la révélation des faits et des procédures, Adèle Haenel a arrêté sa participation à certains projets cinématographiques et s'est orientée vers le théâtre et l'engagement politique. L'affaire a contribué aux discussions publiques sur les pratiques du milieu cinématographique.
Suite de la procédure
La cour doit reprendre l'instruction et les débats lors de la séance fixée au 23 janvier 2026. Les éléments déjà versés au dossier, les déclarations des parties et les moyens de défense seront examinés lors de la reprise de l'audience.








