Contexte
La commune de Mazan, d'environ 6 000 habitants et située à une trentaine de kilomètres d'Avignon, fait l'objet d'une attention médiatique liée à une affaire judiciaire. Un an après le premier procès relatif aux faits jugés dans cette affaire, un procès en appel débute le 6 octobre à Nîmes.
Selon les éléments présentés lors du premier procès, Gisèle Pelicot aurait été administrée des anxiolytiques pendant une dizaine d'années par son ex-mari, Dominique Pelicot, puis victime de viols commis par lui et par des hommes recrutés via Internet.
Réactions institutionnelles et municipales
Des associations et des élus d'opposition avaient proposé l'installation d'une plaque en mémoire de la personne concernée ; ce projet ne s'est pas concrétisé. L'adjoint à la mairie, Jean-Philippe Achard, a déclaré qu'il n'était pas possible de définir un emplacement et a évoqué un rejet local de la reprise publique de l'affaire. Des élus ont également signalé l'apparition d'un « tourisme de curiosité » local.
Le maire, Louis Bonnet, a publié un communiqué demandant aux médias de cesser l'amalgame entre la commune et l'affaire et a indiqué qu'il ne donnait plus d'interviews. Lors du premier procès, il a présenté des excuses après une déclaration à la presse étrangère ayant suscité des réactions au sein du conseil municipal. Une élue d'opposition, Maria Dufour, a exprimé son embarras à la suite de cette déclaration. Lors d'un conseil municipal, une proposition invitant les élus à se lever si elles et ils n'étaient pas d'accord avec les propos du maire a entraîné la sortie de la majorité des élus d'opposition.
Plusieurs habitants ont fait état d'une gêne : certains évitent d'indiquer Mazan comme lieu de résidence par crainte d'interrogations ou de jugements.
Initiatives locales et actions de soutien
Des acteurs locaux ont cherché à mettre en avant d'autres aspects de la commune, parmi lesquels des éléments du patrimoine et des activités culturelles. Le centre équestre Lucky Horse a mené des initiatives en lien avec l'accompagnement de personnes victimes de violences. Son fondateur, Daniel Silvestre, psychothérapeute, pratique l'accompagnement par la médiation équine et a organisé une marche blanche rassemblant environ 500 personnes lors du premier procès.
La personne au centre du dossier s'est rendue au centre équestre pour échanger avec des femmes victimes de violences. Elle a par ailleurs effectué un don de 20 000 euros provenant d'un accord à l'amiable avec un titre de presse qui avait publié des photographies la concernant.
Des victimes ou personnes ayant subi des violences ont témoigné de l'accueil et des dispositifs d'accompagnement mis en place localement, en évoquant l'importance de ces structures pour leur reconstruction.
Impact social et perception locale
Des responsables locaux ont demandé que l'image de la commune ne soit pas réduite à cette affaire judiciaire. Certains habitants et acteurs locaux souhaitent recentrer l'attention sur le patrimoine et les activités locales, tandis que d'autres estiment que les répercussions médiatiques et le tourisme de curiosité continuent d'affecter la vie quotidienne.
Les décisions et débats locaux se déroulent dans le contexte du suivi judiciaire de l'affaire et des procédures engagées au titre de l'appel.
Éléments rapportés par des acteurs locaux
- Projet de plaque commémorative porté par des associations et des élus d'opposition, non réalisé.
- Déclarations d'élus municipaux signalant malaise et « tourisme de curiosité ».
- Présence d'initiatives d'accompagnement pour victimes de violences, notamment via un centre équestre et des actions de médiation équine.
- Don financier lié à un accord à l'amiable avec un titre de presse.
- Témoignages de riverains et de personnes ayant subi des violences concernant l'impact psychologique et social des événements.