Deux détenus de la maison d’arrêt de la Santé, identifiés comme Ilies B. et Ange O., ont été déférés devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits liés à la diffusion d’une vidéo comportant des menaces dirigées contre l’ancien président Nicolas Sarkozy.
Contexte et chronologie
La vidéo, manifestement tournée depuis l’intérieur de l’établissement pénitentiaire à l’arrivée de Nicolas Sarkozy, a été diffusée sur des réseaux sociaux. L’arrivée de Nicolas Sarkozy à la maison d’arrêt de la Santé est datée du 21 octobre 2025 dans les éléments de procédure. Trois détenus ont été placés en garde à vue après la diffusion de l’enregistrement.
Le 24 octobre 2025, Ilies B. et Ange O. ont été présentés en comparution immédiate mais ont obtenu un délai pour préparer leur défense. Leur audience a été reportée et fixée au 19 décembre 2025 devant le tribunal correctionnel.
Faits reprochés
Ilies B. est notamment poursuivi pour avoir, selon le parquet, proféré des menaces de mort "de manière réitérée", avec des propos rapportés tels que : « Il va passer une mauvaise détention », « On va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko ». Il est également visé pour détention et usage d’un téléphone portable en détention, objet que le parquet considère comme provenant d’un délit de remise illicite d’objet à détenu.
Ange O. est poursuivi pour complicité des menaces, par aide ou assistance, en raison de l’usage présumé de son téléphone portable pour filmer et diffuser la vidéo. Il lui est en outre reproché la détention illégale d’un téléphone et le refus de communiquer les codes d’accès de l’appareil dans le cadre d’une enquête préliminaire.
Qualifications pénales et sanctions encourues
- Les menaces de mort diffusées via un enregistrement téléphonique sont qualifiées comme un délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
- La détention et l’usage d’un téléphone portable en détention, lorsque l’objet est considéré comme provenant d’une remise illicite, peut être sanctionné notamment par une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
- Le refus de communiquer les codes d’accès d’un appareil dans le cadre d’une enquête préliminaire est passible de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant atteindre 270 000 euros.
Situation pénale et transferts
Selon les éléments communiqués lors de l’audience, Ilies B. est détenu en attente d’un procès en appel programmé les 2 et 3 décembre 2025 devant les assises d’Évry, après une condamnation en première instance à treize ans de réclusion criminelle pour des faits d’extorsion commis avec arme. Ange O. est placé en détention provisoire dans le cadre d’une enquête relative à des infractions à la législation sur les stupéfiants.
Les deux prévenus doivent quitter la Santé et faire l’objet de transferts vers d’autres établissements pénitentiaires, vers Osny (Val-d’Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne) selon la procédure indiquée en audience.
Constitution de partie civile et éléments procéduraux complémentaires
Nicolas Sarkozy s’est constitué partie civile dans ce dossier. Son avocat a indiqué que les menaces avaient suscité un retentissement qui devait recevoir une réponse pénale.
Par ailleurs, la condamnation de Nicolas Sarkozy pour association de malfaiteurs, prononcée le 25 septembre 2025 et assortie d’un mandat de dépôt avec exécution provisoire, fait l’objet d’un appel formé par l’intéressé. Des mesures de protection ont été mises en place à son encontre en détention.
Poursuites en cours
Les investigations liées à la vidéo et à la circulation d’appareils téléphoniques en détention se poursuivent dans le cadre de la procédure. Les suites judiciaires dépendront des audiences à venir et des décisions du tribunal correctionnel à la date de comparution fixée.








