Contexte
Le 3 novembre 2025, le président des États-Unis a réitéré des menaces d'intervention militaire au Nigeria, invoquant ce qu'il qualifie de persécution des chrétiens. Ces déclarations s'inscrivent dans un contexte de tensions diplomatiques et de préoccupations sur la liberté religieuse.
Déclarations et menaces
Lors d'un échange avec un journaliste à bord de l'avion présidentiel, le chef de l'exécutif américain a indiqué qu'il « envisageait beaucoup de choses » concernant une possible intervention, sans préciser la nature exacte des opérations envisagées (intervention terrestre ou frappes aériennes). Il a affirmé que des chrétiens étaient tués « en très grand nombre » et a déclaré que les États-Unis n'accepteraient pas cette situation.
La veille, le même président avait placé le Nigeria sur la liste des « Country of Particular Concern » (pays particulièrement préoccupants) pour des questions de liberté religieuse, puis publié un message sur sa plateforme sociale avertissant que les États-Unis pourraient cesser toute aide et envisager une action militaire si le gouvernement nigérian n'empêchait pas ce qu'il qualifie de "meurtres de chrétiens" imputés à des "terroristes islamistes".
Réponse et propositions nigérianes
Le conseiller en communication de la présidence nigériane a rappelé que les États-Unis avaient autorisé des ventes d'armes au Nigeria et a estimé que ces ventes avaient été utilisées dans la lutte contre le terrorisme. Il a également indiqué que la question de l'identification des victimes — si elles étaient ciblées en raison de leur appartenance religieuse ou non — serait abordée lors d'une rencontre entre les deux présidents « dans les prochains jours », soit à la résidence présidentielle nigériane, soit à la Maison-Blanche. Aucune date de rencontre n'avait été confirmée au moment des déclarations.
Lobbying et débats
Des élus conservateurs américains et des associations chrétiennes et évangéliques ont mené des actions de lobbying en qualifiant la situation des chrétiens au Nigeria de « génocide ». Ces allégations ont été relayées par certains responsables politiques européens. Selon les informations disponibles, ces affirmations ont été mises en doute par des experts qui estiment que l'évaluation du phénomène nécessite des analyses spécifiques.
Situation sécuritaire au Nigeria
Le Nigeria fait face à des défis sécuritaires sur plusieurs fronts. La région nord-est est le foyer de l'insurrection de Boko Haram, un groupe armé qui a causé des pertes humaines et des déplacements de population sur une période prolongée. Selon des estimations des Nations unies, l'insurrection a entraîné plus de 40 000 morts et le déplacement de plus de deux millions de personnes depuis 2009.
Points en suspens
Plusieurs éléments restent à préciser : la nature exacte des opérations envisagées par les États-Unis en cas d'intervention, le calendrier d'une éventuelle rencontre entre les présidents nigérian et américain, et les conclusions d'enquêtes indépendantes sur la nature et l'ampleur des violences interconfessionnelles au Nigeria.








