Contexte
Les amalgames dentaires sont des matériaux de restauration utilisés pour traiter les caries. Ils sont parfois désignés par le terme « plombages ». Leur usage remonte à plus d'un siècle et demi et a longtemps été justifié par leur résistance, leur durabilité et leur coût relativement faible.
Composition et utilisation
Les amalgames dentaires sont constitués d'un mélange d'une poudre d'alliage métallique (principalement argent, étain et cuivre) et de mercure élémentaire liquide. Leur composition est généralement décrite comme proche de 50 % d'alliage et 50 % de mercure. Ce mercure élémentaire facilite la plasticité du matériau lors de la pose, puis la prise de l'amalgame.
Effets sur la santé et l'environnement
Le mercure existe sous plusieurs formes chimiques : mercure élémentaire, composés inorganiques et méthylmercure organique. Le méthylmercure, biomagnifié dans les chaînes alimentaires aquatiques, est connu pour ses effets neurologiques. L'Organisation mondiale de la santé et d'autres agences sanitaires classent le mercure parmi les substances préoccupantes pour la santé humaine. Les amalgames dentaires émettent de faibles quantités de mercure sous forme de vapeurs ou de particules lors de la pose, du retrait ou de l'usure, pouvant conduire à des expositions intégrées sur le long terme. D'autres sources d'exposition incluent la consommation de poissons contenant du méthylmercure et les émissions industrielles.
Réglementation internationale et décisions récentes
La Convention de Minamata sur le mercure est un traité international visant à réduire les émissions et les usages du mercure afin de protéger la santé humaine et l'environnement. Lors de la sixième Conférence des parties (COP‑6), tenue à Genève, des amendements ont été adoptés pour organiser l'élimination progressive de l'usage du mercure dans les amalgames dentaires. Les parties ont convenu d'une échéance mondiale d'élimination fixée à 2034, accompagnée de mesures de transition et d'assistance technique pour les pays en développement.
Réglementation dans l'Union européenne
L'Union européenne a instauré une interdiction générale de l'utilisation des amalgames dentaires au mercure, entrée en vigueur en janvier (avec des modalités d'application variables selon les États membres). Certaines dérogations temporaires (18 mois) et exceptions médicales strictement justifiées par un praticien sont prévues pour permettre des transitions sécurisées. Ces mesures s'inscrivent dans une logique de précaution et de réduction des risques environnementaux et sanitaires.
Conséquences pratiques
L'élimination progressive des amalgames impose des adaptations à plusieurs niveaux :
- production et approvisionnement en matériaux alternatifs sans mercure ;
- formation et mise à niveau des compétences des professionnels dentaires pour l'utilisation de substituts (composites, ciments ionomères, autres matériaux) ;
- mise en place de filières de gestion et de traitement des déchets contaminés par le mercure (collecte, confinement, recyclage ou élimination sécurisée) ;
- communication aux patients sur les risques et les alternatives.
Plusieurs pays ont déjà restreint ou interdit l'usage des amalgames ; d'autres prévoient des calendriers de transition jusqu'à l'échéance mondiale. Les alternatives existent mais posent des questions techniques, de coût, de durabilité et d'accessibilité.
Perspectives
La mise en œuvre effective de l'échéance de 2034 dépendra des capacités nationales à former les professionnels, à garantir l'accès à des alternatives sûres et abordables, et à assurer une gestion adéquate des déchets contenant du mercure. Les discussions internationales insistent sur la nécessité d'un soutien technique et financier aux pays à ressources limitées pour éviter un transfert des risques et protéger la santé publique et l'environnement.








