Mobilisation et actions
Les écoles de conduite ont organisé une mobilisation nationale le lundi 29 septembre 2025, comprenant des grèves, des rassemblements et des opérations en voiture à Paris. Des actions similaires ont été annoncées en régions, prévues de se tenir régulièrement les lundis suivants, avec des blocages ponctuels, des opérations « escargot » et des piquets de grève.
Contexte et évolution des candidatures
Les organisations professionnelles attribuent l'augmentation du nombre de candidats à plusieurs mesures récentes, notamment l'ouverture de l'accès au permis à partir de 17 ans et le financement par le compte personnel de formation (CPF). Selon des chiffres pour 2023, près de 1,4 million de personnes étaient concernées par la formation au permis de conduire. Des représentants du secteur évoquent une hausse de l'ordre de 16 % sur cinq ans.
Capacités d'examen et effectifs d'inspection
Le nombre d'inspecteurs du permis de conduire est un élément central du débat. Les effectifs sont présentés comme inférieurs aux besoins : moins de 1 500 inspecteurs pour la population de candidats mentionnée en 2023. Les organisations professionnelles demandent la création de 150 à 200 postes supplémentaires.
Le ministère de l'Intérieur a communiqué des évolutions d'effectifs réalisées et programmées : 15 postes créés en 2023, 38 en 2024 et d'autres créations prévues pour 2025 et 2026. Le ministère a également annoncé un plan visant à augmenter le nombre d'examens disponibles.
Délais et file d'attente
Les délais d'attente pour obtenir une date d'examen atteignent, selon les zones, plusieurs mois, avec des durées allant jusqu'à huit mois dans certaines grandes agglomérations et en Île‑de‑France. Des estimations indiquent plusieurs dizaines de milliers, voire environ 200 000 personnes en attente d'une place d'examen sur le territoire national.
Conséquences pour les candidats et les auto‑écoles
Les candidats retardés doivent souvent reprendre des heures de conduite pour maintenir leur niveau. Le coût d'une heure de conduite est indiqué entre 50 et 60 euros ; le coût total moyen d'une formation est chiffré autour de 1 800 euros en auto‑école traditionnelle et 1 100 euros pour des offres en ligne. Ces dépenses additionnelles pèsent sur certains candidats.
Des professionnels signalent également des comportements risqués pendant l'attente : conduite sans permis accompagnée par des proches ou recours à des personnes non habilitées se présentant comme moniteurs.
Propositions avancées par les professionnels
Plusieurs pistes de réforme ont été formulées par des représentants d'auto‑écoles et de fédérations professionnelles : relever le nombre d'heures de formation obligatoires (proposition passant de 20 à 28 heures), mettre en place un dispositif de « rattrapage » permettant, sous conditions, d'obtenir le permis après un complément d'heures sans repasser l'épreuve, et étendre la conduite accompagnée à des âges plus jeunes (proposition de 14 ans au lieu de 16 ans) afin de réduire les heures de formation nécessaires et d'améliorer le taux de réussite.
Réponses et mesures annoncées par l'administration
Les autorités ont reçu des représentants des inspecteurs et des auto‑écoles. Le ministère a annoncé des mesures visant à augmenter le nombre d'examens réalisés, avec des augmentations ponctuelles sur certaines périodes estivales et des prévisions d'accroissement pour les mois suivants. Le calendrier de création de postes d'inspecteurs fait partie du plan d'action visant à réduire les délais.
Situation actuelle et perspectives
La mobilisation a conduit à des échanges entre les organisations professionnelles et l'administration. Les mesures annoncées par le ministère et les propositions des professionnels constituent les éléments du débat public sur la gestion des capacités d'examen, la sécurité routière et l'accès à la mobilité. Les actions syndicales et professionnelles prévues en régions visent à maintenir la pression sur les décideurs jusqu'à la mise en œuvre de mesures jugées suffisantes par les acteurs du secteur.