Contexte
Le 26 septembre 2025, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont lancé une journée nationale de mobilisation visant en priorité le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, ainsi que les importations perçues comme une concurrence défavorable par une partie de la profession. Les organisateurs ont demandé un rendez‑vous au Premier ministre et au chef de l'État afin de présenter leurs revendications.
Organisations et positionnement
La mobilisation a été portée principalement par la FNSEA et les JA. D'autres organisations agricoles ont adopté des approches différentes : la Coordination rurale n'a pas répondu à l'appel national et a déclaré privilégier d'abord une rencontre avec le nouveau gouvernement pour exposer ses propositions ; la Confédération paysanne a annoncé qu'elle n'avait pas rejoint l'appel du 26 septembre et qu'elle organiserait une manifestation distincte à Paris le 14 octobre.
Déroulement et formes d'action
Les actions se sont déroulées sur l'ensemble du territoire national et ont pris des formes variées : rassemblements de tracteurs, opérations dans les grandes et moyennes surfaces et sur les marchés pour contrôler et étiqueter la provenance des produits, bâchage de radars, collage d'autocollants sur des panneaux routiers, blocages de péages et opérations escargot sur des axes routiers.
Matin — opérations sur les marchés et contrôles de camions
À Strasbourg (marché gare), des contrôles de camions ont été menés dès 4 heures, avec une participation locale importante et un tri symbolique des produits selon leur origine.
Dans plusieurs départements, des prises de contact avec des grandes et moyennes surfaces ont eu lieu dès le matin pour signaler ou étiqueter des produits importés.
Milieu de journée — rassemblements et actions locales
Devant le château de Versailles, une centaine d'agriculteurs et une quinzaine de tracteurs se sont rassemblés place d'Armes. Le président de la FNSEA a réclamé une réaction des pouvoirs publics et un entretien avec le Premier ministre.
À Perpignan, le péage sud de l'autoroute A9 a été bloqué : environ 150 agriculteurs et de nombreux tracteurs se sont installés sur le rond-point face au péage, provoquant la fermeture de la sortie du péage sud.
Dans les Landes, une vingtaine d'agriculteurs ont mené une opération dans le magasin Promocash de Saint-Pierre-du-Mont pour signaler des produits importés.
Soirée — actions dispersées
Des opérations de bâchage, de pose d'autocollants sur des panneaux routiers et de couverture de radars ont été signalées dans plusieurs départements (Tarn‑et‑Garonne, Tarn, Haute‑Garonne, Loir‑et‑Cher, etc.).
Dans la Manche, en raison de la période d'ensilage et des récoltes, la participation a été faible sur certains sites commerciaux, les actions se limitant à quelques personnes par magasin mais accompagnées de communications sur les réseaux sociaux par les organisations locales.
Les autorités ont indiqué qu'environ 70 actions avaient été organisées dans 65 départements et ont estimé à près de 3 000 le nombre de participants attendu pour la journée.
Revendications et demandes exprimées
Les demandes des organisateurs et des participants se résument ainsi :
- suspension ou renégociation d'accords commerciaux jugés menaçants pour certaines filières (notamment l'accord UE‑Mercosur) ;
- transparence et contrôles sur l'origine des produits importés, avec un étiquetage plus visible ;
- protection des filières nationales face à la concurrence d'importations jugées non conformes aux normes françaises ou européennes ;
- mesures de soutien budgétaire à l'agriculture (budget national, aides de la PAC) et garanties d'accès à l'eau pour l'irrigation ;
- demande d'entretien avec le Premier ministre pour présenter des propositions professionnelles.
Divergences entre syndicats et calendrier
Plusieurs organisations ont adopté des approches différentes quant à la forme des actions : la FNSEA et les JA ont privilégié une journée nationale d'actions multiples et locales ; la Coordination rurale a indiqué préférer un dialogue préalable avec le gouvernement et n'exclut pas des mobilisations ultérieures ; la Confédération paysanne a annoncé une manifestation distincte à Paris le 14 octobre.
Des responsables syndicaux ont également relevé que le choix de la date avait limité la mobilisation sur le terrain dans des zones en période de récolte (vendanges, ensilages, semis), entraînant des variations de participation selon les départements.
Suite annoncée et perspectives
La FNSEA a réclamé des rendez‑vous avec les autorités et averti qu'une reprise des mobilisations pourrait intervenir si ses demandes restaient sans réponse. Des rencontres locales entre syndicats et parlementaires ont par ailleurs été envisagées afin de faire remonter les préoccupations des exploitants.
La journée du 26 septembre 2025 a combiné des actions visant la visibilité auprès des consommateurs et des pressions sur les pouvoirs publics. Les organisateurs ont présenté ce mouvement comme un premier temps de mobilisation susceptible d'être suivi d'actions complémentaires en fonction des réponses obtenues.