Origines de l’appel à mobilisation
Un appel à une mobilisation nationale, placé sous le slogan « tout bloquer », a émergé en France à partir du mois de mai sur plusieurs réseaux sociaux. Le choix du 10 septembre ne répond pas à une justification clairement établie. L’initiative a gagné en visibilité à la suite d’annonces gouvernementales de mesures d’économies et de coupes budgétaires formulées en juillet.
Au départ, l’appel s’est structuré autour d’une chaîne Telegram peu suivie, avant d’être relayé par un site intitulé « Les essentiels France » et divers groupes de discussion, dont un canal principal nommé « Indignons‑nous », rassemblant plusieurs milliers d’internautes. Outre Telegram, des messages ont circulé sur TikTok, Facebook, X (anciennement Twitter) et d’autres plateformes, via des groupes existants et de nouveaux comptes.
Revendications et modes d’action envisagés
Les revendications associées à ce mouvement incluent la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC), l’augmentation des salaires et des pensions, ainsi que des appels à des formes d’action variées : résistance, grève générale, confinement volontaire, suspension de l’usage des cartes bancaires et boycott des supermarchés.
Ce contexte rappelle certains aspects du mouvement des Gilets jaunes : sentiment de déclassement, tensions liées au pouvoir d’achat et à la fiscalité. Selon des analyses relayées dans la presse, le plan de rigueur et la discussion autour de jours fériés auraient contribué à nourrir un climat de contestation.
Organisation numérique et rôle des syndicats
La mobilisation du 10 septembre se distingue par un mode d’organisation principalement numérique, en dehors des canaux politiques ou syndicaux traditionnels. Certaines organisations syndicales entendent toutefois s’y associer : la CGT, y compris ses branches chimie et commerce, a annoncé sa participation le 10 septembre. Par ailleurs, la fédération Mines‑Énergies de la CGT a lancé un appel à la grève à partir du 2 septembre, et Force ouvrière a déposé un préavis dès le 1er septembre, avec des actions envisagées notamment dans les hôpitaux de Paris.
Des rencontres physiques ont également été signalées, notamment à Paris et Strasbourg fin juillet, réunissant quelques dizaines de participants pour échanger sur les objectifs et les formes de la mobilisation.
Réactions politiques
Plusieurs responsables politiques ont exprimé leur soutien aux motifs de l’appel : les députés Clémentine Autain et Alexis Corbière ont signé une tribune invitant à faire du 10 septembre un point de départ d’un mouvement plus large. Jean‑Luc Mélenchon a indiqué partager les objectifs mis en avant, tout en soulignant la nécessité de préserver l’indépendance du mouvement. D’autres responsables, à gauche comme à droite, adoptent une attitude d’observation, conditionnant un éventuel appui à une coordination claire avec les syndicats.
Perspectives et incertitudes
À ce stade, l’ampleur réelle de la mobilisation et ses conséquences demeurent incertaines. Des représentants gouvernementaux soulignent que des mouvements d’ampleur peuvent émerger de manière imprévisible, tandis que des discussions syndicales et politiques se poursuivent quant aux modalités de participation et aux actions à privilégier.