Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais impliqué dans plusieurs dossiers judiciaires en France, est décédé le 23 septembre 2025 à Beyrouth. Il avait 75 ans. Son avocate française, Me Élise Arfi, a annoncé son décès.
Parcours et activités professionnelles
Né le 14 juin 1950 dans une famille druze libanaise, Ziad Takieddine a commencé sa carrière dans la publicité. Il a quitté le Liban pendant la guerre civile et s'est installé à l'étranger. Dans les années 1980, il a pris la direction de la station de ski Isola 2000 (Alpes-Maritimes) en France. Il a noué des relations avec des responsables politiques et s'est impliqué dans des négociations de contrats de défense.
Affaire Karachi et condamnation
Ziad Takieddine a été visé par le volet financier de l'affaire dite de Karachi, qui porte sur des commissions liées à des contrats d'armement. Il a été condamné en première instance à cinq ans de prison en 2020. Sa condamnation a été confirmée en appel début 2025. Peu avant le jugement de première instance, il avait quitté la France pour le Liban.
Accusations liées au financement libyen de la campagne de 2007
Depuis 2012, Ziad Takieddine a affirmé à plusieurs reprises que la campagne présidentielle française de 2007 avait bénéficié de financements provenant de Libye. En 2016, il a déclaré avoir remis en liquide cinq millions d'euros en 2006–2007. Ses déclarations ont évolué au fil des années, donnant lieu à des investigations distinctes, notamment autour d'une éventuelle subornation de témoin. Il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre de ces enquêtes.
Le procès relatif aux soupçons de financements libyens, auquel il était lié comme protagoniste et témoin, était en cours en France et devait aboutir à un jugement au tribunal correctionnel de Paris fin septembre 2025.
Situation au Liban et contraintes d'extradition
Ziad Takieddine a été détenu à plusieurs reprises au Liban, dans le cadre de procédures locales et en lien avec le mandat d'arrêt émis par la justice française. Le Liban accorde rarement l'extradition de ses ressortissants, ce qui a compliqué la mise à disposition des autorités françaises. Des informations publiées au moment de son décès faisaient état d'une hospitalisation récente, sans qu'une cause précise du décès soit confirmée dans ce texte.
Conséquences judiciaires immédiates
Le décès de Ziad Takieddine éteint l'action publique le concernant dans les procédures pénales françaises où il était poursuivi. Néanmoins, l'enquête et les poursuites visant d'autres personnes impliquées dans les mêmes dossiers peuvent se poursuivre sur la base des éléments déjà réunis.
Vie privée et héritage judiciaire
Au fil des années, Ziad Takieddine a été lié à plusieurs dossiers judiciaires et à des réseaux d'affaires impliquant des responsables politiques et des acteurs du secteur de la défense. Ses déclarations ont alimenté des enquêtes en France sur des commissions, des financements et des pratiques de lobbying.