Movember est une campagne de sensibilisation visant notamment les cancers masculins, en particulier les cancers de la prostate et du testicule. La période dédiée à Movember est également utilisée pour aborder la santé masculine dans son ensemble, y compris la santé sexuelle et reproductive.
Définition de la santé sexuelle
Selon l'Organisation mondiale de la santé, la santé sexuelle est « un état de bien‑être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité ». Elle requiert une approche respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles et la possibilité d'avoir des expériences sexuelles sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence.
Prévalence de troubles sexuels déclarés
Une enquête citée (SexReport 2025) rapporte plusieurs indicateurs de troubles ou de difficultés sexuelles déclarées par des hommes : 6 % déclarent des difficultés à atteindre l'orgasme, 16 % évoquent une éjaculation précoce, 10 % se sentent sous pression pendant les rapports, 20 % déclarent ne pas toujours avoir envie de relations sexuelles et 18 % ont déjà connu une baisse de libido. Concernant les attentes et la satisfaction, 47 % estiment qu'un rapport est réussi lorsque leur partenaire se sent bien et 43 % valorisent le partage du plaisir indépendamment de l'orgasme.
Accès aux soins et rôle des professionnels
Plusieurs études soulignent que les hommes consultent moins fréquemment que les femmes pour des motifs de santé. Des facteurs sociaux et des tabous autour de la sexualité contribuent à cette moindre fréquentation des professionnels. Le Dr Charles Lainé, urologue, indique que Movember peut constituer une occasion d'aborder ces sujets en consultation urologique plutôt que de se reporter uniquement à un sexologue. Il rappelle qu'une consultation urologique est généralement conseillée à partir de 50 ans, et à partir de 45 ans en cas d'antécédent familial. La prise en charge des troubles sexuels peut être médicale et s'accompagner d'un soutien psychologique si nécessaire.
Santé reproductive masculine
Une méta‑analyse publiée en novembre 2022 rapporte une diminution de la concentration moyenne de spermatozoïdes au fil des décennies : des séries anciennes notaient en moyenne 101 millions de spermatozoïdes par millilitre, contre environ 49 millions par millilitre dans des séries plus récentes. Des facteurs évoqués comme contributifs comprennent la pollution, les perturbateurs endocriniens et des éléments liés au mode de vie (sédentarité, alimentation, stress). Dans l'évaluation de l'infertilité d'un couple, le facteur masculin est impliqué dans une proportion importante de cas.
Implications et recommandations générales
Les actions de sensibilisation autour de Movember visent à favoriser la prévention et à réduire les obstacles à la consultation pour les hommes. Les professionnels de santé encouragent l'information sur la fertilité masculine, l'évaluation médicale en cas de préoccupations et des modifications du mode de vie susceptibles d'améliorer la santé sexuelle et reproductive. Le Dr Charles Lainé souligne que « la fertilité n'est pas qu'une affaire de femmes » et invite les hommes à s'informer, consulter et, le cas échéant, adopter une hygiène de vie favorable à la fertilité.
Conclusion
Movember joue un rôle de catalyseur pour mettre ces sujets sur la place publique et inciter à la prévention, au dépistage et à la consultation précoce. Une démarche combinant information, accès aux soins et changements du mode de vie est recommandée pour améliorer la santé sexuelle et reproductive masculine.








