Résumé
Des manifestations ont entraîné des heurts, des incendies dans des bâtiments publics et privés, et la démission du Premier ministre KP Sharma Oli. Selon un bilan officiel, au moins 19 personnes sont mortes, dont 17 à Katmandou.
Contexte des manifestations
Les rassemblements ont débuté en réaction au blocage des réseaux sociaux ordonné par le gouvernement, mesure prise en application d'un arrêt rendu en 2023 par la Cour suprême. Les manifestants ont également dénoncé la corruption des autorités. Parmi les plateformes bloquées figuraient Facebook, X, YouTube et LinkedIn.
Déroulement des événements
Selon des agences de presse et des témoins cités par des médias, la police a ouvert le feu sur des manifestants lors d'un rassemblement à Katmandou, ce qui a entraîné des victimes et des blessés. Des groupes de manifestants sont ensuite descendus dans les rues malgré l'instauration d'un couvre-feu.
Des vidéos publiées en ligne et des comptes rendus de journalistes indiquent que des manifestants ont investi l'enceinte du Parlement et mis le feu au bâtiment principal. Des incendies ont également été signalés au siège du groupe de presse Kantipur et au domicile du Premier ministre. Des images et des témoignages font état d'attaques contre des résidences de dirigeants politiques et d'une saisie d'armes à feu auprès de policiers chargés de la protection du complexe gouvernemental de Singha Durbar.
Démission du Premier ministre
KP Sharma Oli a présenté sa démission dans une lettre adressée au président, indiquant agir « afin que des mesures puissent être prises en vue d'une solution politique ». Sa démission a été annoncée en milieu de journée, après celles de trois autres ministres, dont le ministre de l'Intérieur.
Réactions et appels au dialogue
Le président Ramchandra Paudel a appelé à la coopération en faveur d'une résolution pacifique et a demandé à toutes les parties de faire preuve de retenue et d'entamer des négociations. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a exprimé sa préoccupation face à l'escalade de la violence et a appelé au dialogue.
L'International Crisis Group, par la voix d'un analyste, Ashish Pradhan, a recommandé la mise en place rapide d'un arrangement transitoire incluant des personnalités jugées crédibles, en particulier auprès des jeunes. Le maire de Katmandou, Balendra Shah, a appelé à la retenue et à la participation de la jeune génération à la vie publique. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a indiqué que la stabilité, la paix et la prospérité du Népal sont d'une importance capitale pour l'Inde.
Conséquences immédiates et mesures annoncées
L'aéroport de Katmandou est resté ouvert mais plusieurs vols ont été annulés en raison de la visibilité réduite par la fumée des incendies. Le chef du gouvernement a ordonné le rétablissement des réseaux sociaux et l'ouverture d'une enquête qualifiée d'« indépendante » sur les conditions de l'intervention policière.
La suite de la situation restait incertaine au moment des comptes rendus; des appels au dialogue avaient été lancés par les autorités et des organisations internationales.
Parcours politique de KP Sharma Oli
KP Sharma Oli a été un acteur de la vie politique népalaise pendant plusieurs décennies. Il a été élu Premier ministre pour la première fois en 2015, de nouveau en 2018, a exercé brièvement en 2021 et a été reconduit en 2024 à la tête d'une coalition incluant des formations de centre droit. Sa carrière politique s'inscrit dans le contexte des transformations institutionnelles du Népal, notamment la fin de la monarchie et la guerre civile qui a précédé cette transition.
Sources et précision des informations
Le présent article synthétise des éléments rapportés par des agences de presse, des organisations non gouvernementales et des déclarations officielles. Les chiffres et événements mentionnés sont ceux communiqués par des bilans officiels et des observateurs cités par la presse au moment des faits.