Introduction
L'Union européenne (UE) a récemment annoncé la conclusion d'un "accord de principe" avec l'Ukraine concernant le libre-échange, avec un focus particulier sur les importations agricoles. Cet accord vise à équilibrer l'accès au marché tout en protégeant les intérêts des agriculteurs européens, dans un contexte tendu de revendications concernant les pratiques de concurrence.
Contexte de l'accord
Depuis 2022, l'UE avait mis en place une exemption de droits de douane sur une gamme de produits agricoles ukrainiens afin de soutenir l'économie de l'Ukraine face à l'invasion russe. Cette mesure exceptionnelle, prolongée jusqu'au 5 juin dernier, avait cependant suscité des tensions au sein des agriculteurs européens. Ces derniers pointaient régulièrement du doigt une "concurrence déloyale" et réclamaient un retour aux quotas établis avant le conflit, selon les accords de 2016.
Détails de l'accord
Sous la direction du commissaire européen au commerce Maros Sefcovic, et afin de répondre à ces préoccupations, l'accord actuel prévoit l'application de quotas sur des produits jugés « sensibles » comme les œufs, le sucre, et le blé, tout en libéralisant d'autres produits, tels que le jus de raisin ou le lait fermenté. Les quotas proposés sont supérieurs à ceux de 2016, mais inférieurs aux niveaux d'importation record enregistrés ces dernières années. Par ailleurs, Bruxelles insiste sur l'introduction de clauses de sauvegarde pour prévenir toute déstabilisation du marché intérieur européen.
Engagements et perspectives
L'Ukraine s'est engagée à aligner progressivement ses normes de production sur celles de l'UE d'ici 2028, notamment concernant l'utilisation des pesticides. Cet ajustement est perçu favorablement par des syndicats agricoles, tels que le Copa-Cogeca, qui ont néanmoins exprimé des préoccupations quant à la protection des secteurs potentiellement exclus des mécanismes de sauvegarde, comme l'orge ou l'éthanol.
Implications futures
Bien que cet accord de principe constitue une avancée, il doit encore faire l'objet de discussions techniques supplémentaires avant d'être ratifié par les États membres de l'UE. En attendant, des mesures transitoires basées sur les quotas de 2016 sont maintenues, provoquant la critique de Kiev.
Conclusion
Cet accord illustre la volonté de l'UE de renforcer ses liens commerciaux avec l'Ukraine tout en tentant de protéger les intérêts de son secteur agricole domestique. L'évolution des négociations et la mise en œuvre pratique de cet accord seront cruciales pour l'harmonisation future des normes de qualité entre l'UE et l'Ukraine.