Historique et rôle du PMU
Créé en 1930, le Pari Mutuel Urbain (PMU) opère sous la forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE) détenu à parts égales par France Galop et la Société d’encouragement à l’élevage du trotteur français (SETF). Les bénéfices nets du PMU, estimés à environ 8 % des mises, financent la filière hippique, qui représente près de 40 000 emplois. Les joueurs perçoivent environ 75 % des mises sous forme de gains et l’État près de 9 %.
Recul des mises et pression sur le modèle
Selon l’Autorité nationale des jeux (ANJ), le PMU a enregistré en 2024 6,6 milliards d’euros de mises pour un produit brut des jeux (PBJ) de 1,7 milliard d’euros, soit une baisse de 2 % sur un an. La tendance s’est accentuée début 2025, avec un recul supplémentaire de 4 % des mises, d’après France Galop. Cette érosion fragilise le financement des courses et des acteurs de la filière.
Le « Pacte PMU 2030 » : principes et objectifs
S’appuyant sur un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), le gouvernement lance la réforme « Pacte PMU 2030 ». Elle prévoit une rénovation de la gouvernance et la transformation du PMU en GIE commercial. Ce nouveau statut permettrait de ne plus reverser intégralement le bénéfice net aux sociétés mères et d’alimenter des réserves, afin d’accroître l’autonomie stratégique et la capacité d’investissement du PMU.
Rationalisation, économies et nouvelles recettes
L’exécutif demande à France Galop et à la SETF de renforcer la mutualisation de leurs services, de réduire durablement leurs charges et de développer des revenus hors paris. En mai, France Galop a présenté un plan visant à réduire progressivement de 20 millions d’euros les charges d’organisation des courses d’ici 2029, ainsi qu’une diminution des « encouragements » de 20,3 millions d’euros à partir de 2026, après une première baisse de 10,5 millions cette année.
Gouvernance et tensions internes
En juin, la directrice générale du PMU, Emmanuelle Malecaze-Doublet, a quitté ses fonctions, sans successeur nommé à ce stade. La même période, l’assemblée générale du PMU a mis en évidence des divergences entre France Galop et la SETF, cette dernière refusant d’approuver les comptes 2024. Une lettre ouverte de professionnels de la filière a appelé les sociétés mères à renforcer leur coopération.
Pilotage de la mise en œuvre
Le gouvernement a confié à Éric Woerth, député de l’Oise, la mission de piloter la mise en œuvre du « Pacte PMU 2030 ». Ses tâches portent sur la formalisation d’un accord stratégique avec les sociétés mères, la définition d’une nouvelle gouvernance du PMU, la répartition des rôles entre France Galop et la SETF et la structuration du mandat de la prochaine équipe dirigeante.
Cadre législatif et mesures complémentaires
La filière hippique n’a pas connu d’augmentation des taxes sur les paris en point de vente, à l’issue d’une mobilisation sectorielle. Parallèlement, la loi de finances pour 2025 autorise désormais le pari en direct sur les courses hippiques, mesure présentée comme un levier de dynamisation de l’offre.