Contexte
Le 22 septembre 2025, le président des États-Unis a déconseillé l'utilisation du paracétamol (acétaminophène) chez les femmes enceintes et a remis en cause des éléments du calendrier vaccinal. Ces déclarations ont suscité des réactions de responsables sanitaires et de chercheurs.
Réponse de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
Le 23 septembre 2025, un porte-parole de l'OMS a déclaré que les études d'observation ayant suggéré une association entre l'exposition prénatale au paracétamol et le trouble du spectre autistique présentent des résultats incohérents et ne permettent pas d'établir une relation de causalité. L'OMS a rappelé que les études observationnelles peuvent fournir des indications mais ne remplacent pas des essais cliniques pour déterminer une causalité et a appelé à la prudence avant toute conclusion définitive.
Positions des autorités nationales et régionales
L'Agence européenne des médicaments (EMA) et l'Agence britannique de réglementation des médicaments (MHRA) ont réaffirmé que le paracétamol peut être utilisé pendant la grossesse pour traiter la douleur et la fièvre. Des responsables de ces agences ont indiqué qu'ils n'ont pas trouvé de preuve que la prise de paracétamol pendant la grossesse cause l'autisme chez l'enfant.
Vaccins et santé publique
L'OMS a déclaré que les vaccins ne causent pas l'autisme et a souligné leur rôle dans la prévention des maladies et la réduction de la mortalité. Le porte-parole de l'OMS a mis en garde contre les retards, perturbations ou modifications des calendriers de vaccination qui ne reposent pas sur des données probantes, en rappelant que de tels changements peuvent accroître le risque d'infection au sein des populations.
État des connaissances sur l'autisme
Le trouble du spectre autistique est un trouble neurodéveloppemental de présentation variable. Les travaux scientifiques indiquent que la génétique joue un rôle important dans son émergence. Certains facteurs environnementaux ont été étudiés, notamment des mécanismes liés à la neuro-inflammation et l'exposition prénatale à certains médicaments (par exemple l'anti-épileptique valproate). Les augmentations observées du nombre de diagnostics dans plusieurs pays ont été attribuées en partie à des modifications des critères diagnostiques et à une meilleure détection.
Réactions et mesures annoncées
Des responsables de l'administration américaine ont annoncé des financements pour la recherche sur les causes de l'autisme et l'examen de pistes thérapeutiques, notamment l'acide folinique pour certaines formes d'autisme, une voie qui nécessite davantage d'évaluation. Des spécialistes ont exprimé des réserves quant aux interférences entre messages politiques et communications scientifiques et ont appelé à fonder les recommandations sur des preuves établies.
Points méthodologiques à considérer
Les études qui examinent une association entre exposition prénatale au paracétamol et troubles du développement rencontrent des difficultés méthodologiques, notamment la distinction entre l'effet du médicament et l'effet des indications pour lesquelles il est pris (par exemple la fièvre ou une infection maternelle). Ces limites comptent dans l'interprétation des résultats et expliquent la variation des conclusions entre études.
Conclusion
Les organisations sanitaires internationales et plusieurs agences de régulation nationales indiquent qu'il n'existe pas, à ce stade, de preuve établie établissant que la prise de paracétamol pendant la grossesse ou la vaccination cause l'autisme. La question fait l'objet de recherches complémentaires et les autorités sanitaires recommandent que les décisions cliniques et politiques reposent sur des données scientifiques vérifiées.