Contexte
Du 3 au 8 novembre se tient la semaine de la santé auditive au travail. À cette occasion, l’Association nationale de l’audition a présenté le 9e baromètre Ifop sur le bruit et la santé auditive au travail.
Principaux chiffres
- 56 % des actifs déclarent être gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail.
- La gêne est plus fréquente dans l’industrie, les open spaces, les ateliers, les chantiers et sur les chaînes de production. Le travail en bureau fermé est associé à une gêne moindre (42 %).
- La proportion de personnes gênées est similaire chez les actifs de moins de 35 ans et chez ceux de 35 ans et plus (56 % pour les deux groupes).
Effets rapportés
- 73 % des actifs estiment que le bruit a un impact négatif sur leur santé ; 52 % signalent des répercussions de nature auditive.
- Parmi les personnes se déclarant gênées par le bruit, 91 % rapportent des répercussions, dont 67 % sur leur santé auditive.
- Parmi les personnes ne se déclarant pas gênées, 50 % identifient néanmoins des conséquences sur leur santé, dont 33 % pour la santé auditive.
- Symptômes fréquemment cités : fatigue, lassitude et irritabilité (59 %), difficultés de concentration (56 %), stress (50 %).
Conséquences sur les relations de travail
- 58 % des actifs estiment que le bruit peut provoquer au moins un des phénomènes suivants : incompréhensions avec les encadrants, agressivité dans les échanges, tensions ou conflits au sein de l’équipe, repli sur soi.
- Cette proportion atteint 71 % parmi les personnes se disant gênées par le bruit.
Prévention et recours
- Actions individuelles prises par les actifs : 27 % ont demandé un équipement de protection individuelle, 22 % ont réalisé un test auditif, 21 % ont consulté un médecin et 21 % ont demandé un équipement de communication adapté (casque téléphonique, oreillettes).
- Mesures plus structurelles : 11 % ont demandé une affectation dans un autre espace de travail et 8 % ont sollicité un arrêt de travail.
- Du côté des employeurs, 51 % des actifs déclarent avoir reçu au moins une proposition d’action contre les nuisances sonores, le plus souvent des protections individuelles, des casques de communication spécifiques ou des espaces d’isolement.
Populations identifiées comme plus exposées
Les femmes, les ouvriers et les personnes aux revenus faibles sont mentionnés comme groupes présentant une exposition ou des effets plus marqués.
Position de l'Association nationale de l'audition
L'Association nationale de l'audition souligne que la prévention repose majoritairement sur des équipements individuels alors que les sources de bruit relèvent souvent de l’organisation des espaces, des flux ou de la communication interne. Elle demande une refonte de l'approche du bruit au travail afin d'améliorer la protection des personnes les plus exposées et de réduire les inégalités en matière de prévention santé-sécurité.








