La Turquie a été proposée pour accueillir la conférence des parties sur le climat (COP31) en 2026 à la suite d’un accord de principe entre la Turquie et l’Australie conclu lors d’une réunion tenue à Belém, au Brésil, le 19 novembre 2025. Cet accord a été présenté comme une solution à un différend prolongé sur le pays hôte de la prochaine conférence.
Accord entre la Turquie et l’Australie
Lors de la réunion de Belém, l’Australie s’est dite prête à ce que la Turquie accueille la COP31 sur son territoire, la ville d’Antalya ayant été proposée pour la tenue de la conférence. Selon les règles des COP, la désignation d’un pays hôte doit être adoptée par consensus des parties. Des sources ont indiqué qu’un partage des responsabilités était envisagé : la Turquie assurerait la présidence pendant la conférence elle-même et l’Australie la présidence des négociations pendant l’année 2026. Des responsables ont présenté cette formule comme inédite et ont précisé qu’elle n’était pas encore formalisée.
Un secrétaire d’État présent à la réunion a qualifié l’accord d’innovant et a indiqué que la décision n’était pas encore définitive. Le ministre australien chargé du climat a déclaré que les négociations visaient à trouver une solution « qui fonctionne pour l’Australie, le Pacifique et le processus multilatéral ». Une nouvelle réunion a été annoncée pour poursuivre l’examen de l’arrangement.
Réactions des îles du Pacifique
Plusieurs responsables et personnalités du Pacifique ont critiqué la décision de l’Australie de renoncer à coorganiser la COP31 aux côtés des États insulaires de la région. Le ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Justin Tkatchenko, a déclaré qu’il y avait mécontentement et a estimé que le processus était insatisfaisant. Il a également affirmé que, selon lui, la COP n’avait pas permis de faire porter les responsabilités aux principaux émetteurs et l’a qualifiée d’« un festival de discussions ».
Bikenibeu Paeniu, ancien Premier ministre de Tuvalu, a déclaré que les pays du Pacifique devraient reconsidérer leur relation avec l’Australie. Suluafi Brianna Fruean, militante écologiste samoane, a rappelé que les habitants du Pacifique continuaient de se mobiliser pour la sécurité de leurs îles. Plus tôt dans l’année, le président de Palau, Surangel Whipps Jr., avait indiqué que l’organisation d’une COP dans le Pacifique permettrait d’exposer la situation des îles et les réponses locales proposées.
Des experts ont par ailleurs estimé que certaines îles, comme Tuvalu, pourraient devenir difficilement habitables d’ici la fin du siècle en raison de la montée du niveau de la mer.
Questions procédurales et calendrier
Les propositions formulées à Belém doivent être adoptées par consensus par les près de 200 pays présents à la COP30 au Brésil. Le partage envisagé entre présidence de la conférence et présidence des négociations serait inhabituel dans l’histoire des COP et soulève des questions procédurales. Une réunion supplémentaire a été programmée pour tenter d’entériner un accord.
La tenue d’une réunion pré-COP dans le Pacifique a été évoquée dans le cadre des discussions, afin d’impliquer la région concernée par les effets du changement climatique.
Étapes suivantes
Le projet d’organisation et le partage des responsabilités doivent être confirmés lors de prochaines réunions et, en dernier ressort, validés par consensus par l’ensemble des parties à la conférence. Les discussions en cours portent sur la formalisation de l’accueil de la COP31 en Turquie et sur les modalités de la présidence des négociations pour l’année précédant la conférence.








