Contexte
La conférence des parties sur le climat (COP30) se tient à Belém, au Brésil. À mi‑parcours, la présidence brésilienne a réorganisé le programme pour permettre la tenue de réunions nocturnes afin d'accélérer l'aboutissement des travaux politiques.
Engagement de la République de Corée
Le 17 novembre, la République de Corée a annoncé son adhésion à la Powering Past Coal Alliance (PPCA) et s'est engagée à éliminer progressivement les centrales électriques fonctionnant au charbon « sans captage », c'est‑à‑dire sans recours au captage et stockage du carbone. Le gouvernement sud‑coréen a déclaré qu'il cesserait la construction de nouvelles centrales au charbon et amorcerait la fermeture des installations existantes.
Selon la PPCA, le parc actuel compte 61 centrales au charbon ; 40 d'entre elles sont prévues pour fermeture d'ici 2040. Les dates de fermeture des 21 centrales restantes seront déterminées en fonction de la faisabilité économique et environnementale, avec une feuille de route détaillée à finaliser en 2026.
La Corée du Sud a indiqué que cette transition s'inscrit dans sa trajectoire nationale : un objectif de neutralité carbone inscrit en 2020 et une cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre comprise entre 53 % et 61 % d'ici 2035 par rapport à 2018. Des chiffres publiés par le centre de réflexion Ember indiquent que la part du charbon dans la production électrique sud‑coréenne est passée de 46,3 % en 2009 à 30,5 % en 2024.
Avancées et organisation des négociations
La présidence de la COP, par lettre et déclarations publiques, a proposé d’achever une partie significative des textes préparatoires afin d'organiser une plénière pour le paquet politique à mi‑semaine. Le président de la COP a confirmé la volonté de maintenir des sessions nocturnes et la coordinatrice brésilienne des négociations a indiqué que les réunions se prolongeraient aussi longtemps que nécessaire.
Le secrétariat de l'ONU Climat et plusieurs délégations ont appelé à éviter les retards tactiques et les obstructions pour permettre une progression rapide des décisions politiques.
Sujets bloquants
Plusieurs sujets ont été identifiés comme obstacles aux négociations :
- le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) de l'Union européenne, destiné à appliquer un prix du carbone aux importations dans des secteurs définis (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité et hydrogène), a été présenté comme non négociable par des représentants de l'UE et contesté par d'autres pays, dont la Chine et certains États-Unis ;
- l'appel de certains États, notamment des petits États insulaires, pour que la COP demande aux pays d'augmenter leurs engagements climatiques (NDC) ;
- les demandes de pays du Sud, notamment africains, pour une augmentation et une meilleure ciblage des financements destinés aux pays en développement.
Des représentants de la Commission européenne ont défendu la tarification du carbone et son extension, tandis que d'autres délégations ont élevé des objections sur son traitement dans les débats sur les « mesures commerciales unilatérales ». Des responsables de petits États insulaires ont rappelé le caractère contraignant du seuil de 1,5 °C pour leurs territoires.
Calendriers et perspectives
Les ministres présents disposent de quelques jours pour dégager des orientations politiques. La présidence vise une plénière intermédiaire en milieu de semaine pour consolider le « paquet politique » de Belém. Sur la question des fermetures de centrales en République de Corée, la PPCA et Séoul ont indiqué qu'une feuille de route sera finalisée en 2026 pour préciser le calendrier et les modalités des fermetures restantes.
La conférence poursuit les discussions sur la sortie progressive des énergies fossiles, la tarification du carbone, le renforcement des engagements nationaux et les mécanismes de financement pour les pays en développement.








