Contexte
L'organisation du Concours Eurovision de la chanson relève des chaînes membres de l'Union européenne de radio-télévision (UER). La question de la participation d'Israël a été soulevée lors de l'assemblée générale de l'UER, tenue à Genève. Des mesures destinées à renforcer la transparence et prévenir des activités de vote frauduleuses ont été annoncées antérieurement, notamment le 21 novembre, et des modifications réglementaires ont été proposées.
Décision de l'UER à Genève
Lors du premier jour de l'assemblée générale de l'UER à Genève, une large majorité des membres a approuvé une série de modifications du règlement visant à renforcer la confiance, la transparence et la neutralité de l'événement, et a estimé qu'il n'était pas nécessaire d'organiser un nouveau vote spécifique sur la participation d'Israël. L'organisation a indiqué que, en conséquence, tous les membres souhaitant participer pourraient être éligibles pour l'édition suivante et que la liste des diffuseurs participants serait communiquée avant Noël.
Modifications du règlement et dispositifs techniques
Parmi les changements annoncés figurent des mesures destinées à limiter le risque de votes coordonnés ou frauduleux. Le nombre maximal de votes autorisés par mode de paiement a été réduit (passant de 20 à 10 selon l'annonce), et les jurys professionnels, dont les votes comptent pour moitié en finale, devaient être réintroduits dans les demi-finales. L'UER a aussi déclaré renforcer ses outils de détection et de prévention des irrégularités de vote et prendre des mesures supplémentaires pour accroître la transparence du concours.
Annonces de retraits et motifs avancés
Dans la foulée de la décision de l'UER, plusieurs diffuseurs ont annoncé qu'ils ne participeraient pas à l'édition suivante. Les pays ayant déclaré un retrait comprennent l'Espagne (RTVE), les Pays-Bas (AVROTROS), l'Irlande (RTÉ) et la Slovénie (RTVSLO). D'autres diffuseurs ont évoqué l'examen d'une décision ou une annonce imminente. Les motifs invoqués par ces diffuseurs et par des responsables politiques incluent des préoccupations liées à la situation humanitaire dans la bande de Gaza, des critiques sur l'utilisation politique présumée du concours et des inquiétudes relatives à la compatibilité de la participation avec les valeurs publiques de leurs organisations.
Réactions des autorités et des diffuseurs
La radio-télévision publique israélienne KAN a été désignée comme pouvant participer si elle le souhaitait. Le président d'Israël a publié une déclaration se félicitant de la décision et appelant au maintien du concours comme espace culturel et musical. En France, France Télévisions a confirmé sa participation et exprimé son soutien à la présence de KAN, position relayée par des responsables politiques qui ont appelé au refus des censures culturelles. Le groupe public autrichien ORF, hôte de l'édition à Vienne, a indiqué que KAN remplissait les conditions de participation et a exprimé des regrets concernant les retraits annoncés. Des responsables de diffuseurs ayant annoncé leur retrait ont documenté leurs décisions par des communiqués exposant leurs motifs.
Antécédents et enjeux
L'Eurovision a déjà été affecté par des décisions à portée géopolitique: la Russie a été exclue à la suite de l'invasion de l'Ukraine en 2022, et la Biélorussie avait été exclue antérieurement dans un contexte distinct. Les enjeux actuels combinent des considérations de gouvernance de l'UER, des règles de vote et des décisions de diffuseurs fondées sur des positions politiques ou humanitaires. La période précédant l'édition à Vienne verra la confirmation finale des diffuseurs participants et l'application des mesures annoncées pour la transparence et la sécurité des modalités de vote.








