Introduction
Le gouvernement de transition du Pérou a annoncé son intention de déclarer l'état d'urgence dans la région de Lima en réponse à une série de violences liées au crime organisé et à des manifestations de masse. Les annonces font suite à des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre qui ont causé un décès et des dizaines de blessés, selon des bilans officiels.
Contexte
Les autorités ont justifié les mesures par une aggravation de l'insécurité, notamment des phénomènes d'extorsion attribués à des groupes criminels et des attaques ciblant les transports publics. La crise sécuritaire a été évoquée comme un facteur ayant contribué à la destitution de la présidente Dina Boluarte le 10 octobre. Des incidents violents et des mobilisations populaires ont augmenté au cours du mois qui a suivi.
Manifestations et violences récentes
Des rassemblements organisés à l'appel de mouvements civiques se sont déroulés dans plusieurs villes, avec une concentration importante à Lima. Des heurts ont entraîné la mort d'un homme de 32 ans, identifié comme Eduardo Ruiz (nom de scène Trvko). Les autorités ont indiqué que l'auteur du tir était un policier qui a « agi de son propre chef » et qui fera l'objet d'une procédure disciplinaire.
Selon des données officielles, les incidents ont fait environ 113 blessés, dont une majorité de policiers (84) et 29 civils. Un bilan étendu pour la période d'un mois fait état de plus de 200 personnes blessées lors des manifestations dans le pays, incluant policiers, manifestants et journalistes.
Des hommages à la victime ont eu lieu dans la capitale, rassemblant des manifestants et des jeunes exprimant leur opposition aux autorités en place.
Mesures annoncées
Le chef du gouvernement de transition, Ernesto Álvarez, a déclaré que l'état d'urgence serait instauré « au moins dans la région de Lima ». En vertu d'un tel régime, le gouvernement peut autoriser le déploiement de forces armées pour appuyer les forces de sécurité et imposer des restrictions temporaires à certains droits, notamment la liberté de réunion. Un éventuel couvre-feu a également été évoqué comme mesure possible.
Le gouvernement a indiqué qu'un train de mesures complémentaires accompagnerait la déclaration d'état d'urgence, sans autre précision immédiate sur leur contenu ou leur calendrier de mise en œuvre.
Réponses institutionnelles
José Jeri, président du Parlement et président par intérim, s'est présenté devant le Congrès pour demander des pouvoirs spéciaux lui permettant d'adopter des mesures d'urgence sans procédure parlementaire ordinaire. Il a évoqué la nécessité de légiférer rapidement sur des questions de sécurité citoyenne et sur la gestion des établissements pénitentiaires, qualifiés de points de coordination des menaces d'extorsion.
Jeri a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de démissionner. Le président par intérim assure la présidence du pays jusqu'en juillet 2026, selon les dispositions annoncées par les autorités.
Données supplémentaires et impacts
Les autorités ont signalé des répercussions sur les transports et la sécurité publique : depuis janvier, au moins 47 chauffeurs de bus ont été assassinés dans un contexte d'extorsion, selon les bilans communiqués par les autorités. Le pays traverse une période d'instabilité politique marquée par plusieurs changements de gouvernement au cours de la dernière décennie.
Situation en cours
Les autorités ont précisé que la mise en œuvre formelle de l'état d'urgence et des mesures associées serait annoncée prochainement. Les déclarations portent sur la région métropolitaine de Lima et le port voisin de Callao, qui rassemblent environ dix millions d'habitants selon les estimations gouvernementales citées lors des annonces.