Le pétrolier connu sous les noms Boracay et Pushpa, identifié comme faisant partie de la « flotte fantôme » russe et visé par des sanctions internationales, a été arraisonné par des unités de la Marine nationale française au large des côtes de l’ouest de la France. Des mesures judiciaires ont été engagées à l’issue de l’opération et des éléments de navigation ont alimenté des investigations distinctes menées par les autorités françaises.
Chronologie des faits
Le navire a quitté le port de Primorsk (Russie) le 20 septembre, avec pour destination déclarée Vadinar (Inde).
Selon des données de suivi maritime, il a navigué au large des côtes danoises entre le 22 et le 25 septembre.
Une frégate de la Marine nationale a procédé à l’arraisonnement du pétrolier le 27 septembre au large de l’île d’Ouessant, en application de l’article 110 de la convention des Nations unies sur le droit de la mer, après des vérifications sur la nationalité et le pavillon du bâtiment.
Le 30 septembre, le parquet de Brest a indiqué que le capitaine et son second, se présentant comme membres de l’équipage du navire, avaient été placés en garde à vue pour des faits de « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et de « refus d’obtempérer ». La garde à vue a été prolongée dans les jours suivants.
Le parquet a ensuite engagé des poursuites à l’encontre du seul commandant pour « refus d’obtempérer » et l’a convoqué à comparaître devant le tribunal correctionnel de Brest le 23 février 2026.
Objet de l’enquête et qualifications retenues
La procédure ouverte par le parquet de Brest porte sur des infractions maritimes signalées par le préfet maritime de l’Atlantique : défaut de justification de la nationalité du navire (absence ou incohérences concernant le pavillon) et refus d’obtempérer lors des demandes d’identification et de contrôle. Ces infractions sont distinctes d’éventuelles investigations portant sur d’autres événements signalés par des tiers.
Le parquet a précisé que tout autre aspect éventuel de l’affaire, relevant d’autres compétences, n’entrait pas nécessairement dans le champ de l’enquête judiciaire ouverte à Brest.
Allégations liées aux survols de drones
Des analyses publiques et des médias spécialisés ont noté la présence du navire au large du Danemark au moment d’une série de survols de drones qui ont perturbé le trafic aérien danois fin septembre. Certains observateurs ont émis l’hypothèse que le navire aurait pu jouer un rôle de plate‑forme de lancement ou de leurre. Les autorités françaises ont indiqué que l’enquête ouverte à Brest ne portait pas, à ce stade, sur ces faits précis.
Caractéristiques et antécédents du navire
Le pétrolier mesure environ 244 mètres. Il a changé de nom et de pavillon à plusieurs reprises et figure sur des listes de navires visés par des sanctions de l’Union européenne et de plusieurs pays (Royaume‑Uni, Canada, Suisse, Nouvelle‑Zélande, entre autres). Des changements fréquents d’immatriculation et des déclarations de pavillon divergentes sont au cœur des vérifications menées par les autorités maritimes et judiciaires.
Décisions et suite judiciaire
Le commandant a été convoqué devant le tribunal correctionnel de Brest pour répondre d’un chef de « refus d’obtempérer ». Le second n’a pas fait l’objet des mêmes poursuites et a été laissé libre, selon le parquet. Le calendrier procédural retenu a été annoncé par le parquet dans le communiqué publié par les autorités judiciaires.
Réactions et coordination européenne
Des responsables politiques et militaires ont évoqué la nécessité d’une coordination européenne pour identifier et entraver le fonctionnement de la « flotte fantôme ». Le président de la République française a annoncé la tenue prochaine d’une réunion de chefs d’état‑major en coordination avec l’Otan pour définir des actions communes. Des réactions d’États étrangers ont également été exprimées au sujet de l’arraisonnement.
Cadre juridique
L’intervention française s’appuie sur des prérogatives du droit international relatives au contrôle des navires dont la nationalité est contestée ou non justifiée. Les infractions retenues relèvent du droit pénal maritime français pour ce qui concerne l’arraisonnement et les éventuelles manquements commis en mer.
Situation actuelle
Au stade des éléments rendus publics, la procédure judiciaire en France se concentre sur les qualifications mentionnées ci‑dessus et sur la comparution du commandant devant le tribunal correctionnel. D’autres examens et procédures, notamment administratifs ou de nature internationale, peuvent être engagés par des autorités compétentes en fonction des constats et des éléments de preuve recueillis.