Contexte et objectifs du plan israélien
Après 22 mois de conflit armé dans la bande de Gaza, le gouvernement israélien, sous la direction du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a validé un plan prévoyant la prise de contrôle militaire de la ville de Gaza par l'armée israélienne. Cette opération vise officiellement le désarmement du Hamas, la libération des otages, la démilitarisation de la bande de Gaza et la mise sous contrôle israélien du territoire, en vue de l'établissement ultérieur d'une administration civile ne relevant ni du Hamas ni de l'Autorité palestinienne. Selon les déclarations officielles, une assistance humanitaire serait délivrée à la population civile en dehors des zones de combat.
Déroulement prévu de l'offensive
Le plan prévoit une évacuation des habitants de la ville de Gaza, estimés à près d'un million de personnes, dans les deux mois suivant le début de l'opération. Les civils seraient dirigés vers des camps de réfugiés situés dans le centre et le sud de la bande de Gaza. L'armée israélienne procéderait ensuite à l'encerclement et à la prise de contrôle de la ville proprement dite. Selon des sources officielles israéliennes, l'armée occupe ou opère déjà dans environ 75 % de la bande de Gaza.
Réactions internationales
L'annonce de cette opération a suscité une condamnation de la part de plusieurs pays et organisations internationales. L'ONU, par l'intermédiaire du Haut-Commissaire aux droits de l'homme et du secrétaire général, a demandé l'arrêt immédiat de ce plan, évoquant des risques importants pour la population civile et rappelant la décision de la Cour internationale de justice exigeant la fin de l'occupation. Plusieurs États, dont l'Allemagne, la France et des membres de l'Union européenne ainsi qu'une vingtaine de pays arabes et musulmans (notamment l'Égypte, l'Arabie saoudite et la Turquie), ont exprimé leur désaccord et procédé à la suspension d'exportations d'équipements militaires vers Israël. Le Conseil de sécurité de l'ONU a convoqué une réunion d'urgence en réponse à cette situation.
Situation humanitaire et préoccupations des ONG
Les organisations humanitaires avertissent que l'offensive et l'évacuation prévues risqueraient d'aggraver une situation déjà critique. Selon l'ONU, plus de deux millions de personnes seraient menacées par une famine généralisée, l'aide humanitaire ne répondant pas aux besoins, avec un intervalle de 70 à 80 camions d'aide par jour contre les 600 estimés nécessaires. La malnutrition, surtout chez les enfants, atteint des niveaux alarmants, l'OMS faisant état de 99 décès (dont 29 enfants de moins de cinq ans) liés à la malnutrition depuis le début de l'année. L'accès à l'eau reste limité pour 96 % des ménages, les infrastructures de dessalement étant pour l'essentiel hors service. Les logements et structures sanitaires ont également subi de graves destructions : 92 % des habitations sont détruites ou endommagées et la moitié des infrastructures médicales sont hors d'usage.
Impacts sur la population et sur la sécurité
Les ONG et les agences onusiennes soulignent que la concentration de populations déplacées dans des espaces restreints accroît considérablement les risques de maladies et de mortalité. La propagation de maladies hydriques ou infectieuses est associée à la promiscuité et au manque de moyens. Les opérations militaires, incluant les déplacements forcés et les bombardements, sont signalées comme susceptibles d'entraîner de nouvelles pertes humaines, en plus de celles déjà recensées : le ministère de la Santé du Hamas annonce 61 330 morts à Gaza, majoritairement civils, chiffre jugé crédible par l'ONU. En Israël, l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a causé 1 219 décès, principalement civils.
Positions des parties concernées
Du côté israélien, des voix, notamment parmi les familles d’otages, expriment leurs inquiétudes concernant le sort des captifs et l'impact du plan militaire sur leur libération. Le Hamas détient selon les informations officielles 49 otages, dont 27 seraient présumés morts. Le mouvement affirme que l'offensive israélienne signifierait le sacrifice de ces otages ensemble avec des risques accrus pour la population civile.
Conclusion
La préparation de la prise de contrôle de la ville de Gaza par l'armée israélienne intervient dans un contexte de pressions internes et internationales, ainsi qu'une crise humanitaire aiguë dans la bande de Gaza. Les organisations internationales et humanitaires mettent en garde contre les conséquences du plan tant sur le plan humanitaire que sur la stabilité de la région.