Contexte
La Côte d'Ivoire a organisé une élection présidentielle qui a mobilisé près de 9 millions d'électeurs inscrits. Le pays, premier producteur mondial de cacao, a retrouvé un rôle régional après des années d'instabilité dans la sous-région.
Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, était considéré comme le candidat favori. Plusieurs figures politiques n'ont pas participé au scrutin, notamment Tidjane Thiam et l'ancien président Laurent Gbagbo, radiés des listes électorales pour des motifs de nationalité et une condamnation pénale, respectivement.
Déroulement du scrutin
Le scrutin s'est déroulé en une seule journée. La Commission électorale indépendante (CEI), dirigée par Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a annoncé attendre un taux de participation d'environ 50 % et prévu de publier les résultats départementaux, puis de communiquer les résultats compilés une fois la compilation terminée.
Le déroulement du vote a été marqué par une faible affluence dans plusieurs bureaux, en particulier dans l'ouest, le sud et certains secteurs d'Abidjan. En revanche, des bureaux du nord, dont Bouaké, ont enregistré une mobilisation plus soutenue.
Participation et paysage politique
La répartition géographique de la participation a montré des variations notables entre le nord, où le président sortant bénéficie d'un soutien important, et le sud et l'ouest, où l'opposition est traditionnellement plus présente. Quatre candidats affrontaient le président sortant lors de ce scrutin, et aucun ne disposait d'un ancrage partisan national majeur susceptible de conduire à un second tour selon l'analyse de la configuration politique.
Des représentants de l'opposition ont exprimé des réserves sur la légitimité d'un résultat obtenu avec un taux de participation jugé inférieur aux attentes dans certaines régions.
Incidents et bilan humain
Les autorités ont signalé des incidents dans environ 2 % des bureaux de vote, soit près de 200 lieux. Des heurts ont eu lieu dans plusieurs localités du sud et de l'ouest. Un bilan de violences liées au processus électoral faisait état de six décès depuis la mi-octobre, dont deux le jour du scrutin.
Parmi les incidents signalés, une personne de nationalité burkinabè est morte lors d'affrontements intercommunautaires dans la région de Gadouan ; 22 personnes ont été blessées, par balle ou arme blanche, dont une en état de santé critique selon les autorités de sécurité. Un adolescent de 13 ans a été tué par un tir provenant d'un véhicule de transport en commun à Gregbeu.
Les épisodes de violence rappellent des confrontations précédentes lors des élections, notamment les scrutins de 2010 et 2020 qui ont entraîné des pertes humaines importantes.
Sécurité et mesures de maintien de l'ordre
Environ 44 000 membres des forces de l'ordre ont été déployés sur l'ensemble du territoire pour assurer la sécurité du scrutin. Le gouvernement a interdit des manifestations programmées par des opposants déclarés inéligibles et procédé à des mesures d'arrestation pour troubles à l'ordre public.
Suite du processus électoral
La CEI a entamé la publication des résultats départementaux avant de procéder à la compilation nationale. Les résultats compilés ont été attendus dans les jours suivant le scrutin. Après la clôture du vote, le président sortant s'est rendu au siège de son parti pour rencontrer des militants.
La situation postélectorale dépendra des communications officielles de la commission électorale et des réactions des acteurs politiques et de la société civile.








