Résultat de l’élection
La députée indépendante Catherine Connolly a été élue présidente de la République d’Irlande. Les résultats officiels publiés à l’issue du scrutin donnent à Mme Connolly plus de 63 % des suffrages exprimés, sa rivale principale, Heather Humphreys (Fine Gael), recueillant environ 29,5 %. Un autre candidat, Jim Gavin, dont la campagne avait été interrompue, a obtenu autour de 7 % des voix.
Date, cadre et particularités du scrutin
Le scrutin a désigné un successeur au président Michael Higgins, qui a exercé deux mandats depuis 2011. Pour la première fois depuis 1990, seuls deux candidats clairement en lice figuraient comme options majeures pour l’électorat, les formations conservatrices n’ayant pas réussi à présenter une candidature alternative reconnue par les parlementaires.
Participation et bulletins nuls
La participation a été communiquée autour de 46 % selon les décomptes officiels. Le scrutin a enregistré un taux de bulletins nuls jugé inédit par les autorités et la presse, représentant environ 13 % du total selon les comptages publiés. Plusieurs bulletins nuls portaient des inscriptions exprimant une protestation (mentions anti-immigration, slogans affirmant « pas de démocratie » ou le nom d’une candidate non validée).
Profil des candidates
- Catherine Connolly : ancienne avocate, élue députée pour la première fois en 2016, elle a exercé des fonctions parlementaires depuis lors. Elle est décrite comme indépendante et soutenue par des partis d’opposition de gauche, dont les Verts et Sinn Féin. Au cours de la campagne et de son mandat parlementaire, elle a pris position sur des sujets de politique étrangère, de défense, de logement et de droits sociaux.
- Heather Humphreys : membre du parti Fine Gael, centriste et issue de la minorité protestante en Irlande, elle a reconnu publiquement sa défaite le jour du dépouillement.
Positions et priorités déclarées de Catherine Connolly
Catherine Connolly a exprimé sa volonté d’être « une présidente pour tous les citoyens », en particulier pour les personnes qu’elle considère comme exclues ou marginalisées. Elle a défendu la tradition de neutralité militaire de l’Irlande et s’est opposée à une augmentation des dépenses de défense. Elle a réaffirmé sa condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie tout en inscrivant ses critiques sur les abus de pouvoir au-delà d’un seul acteur international.
Sur la politique internationale, elle s’est signalée par des positions favorables à la reconnaissance d’un État palestinien et par des critiques d’Israël dans le contexte du conflit à Gaza. Elle a également exprimé des réserves à l’égard de certains aspects de l’Union européenne à des moments antérieurs, tout en se déclarant pro-européenne lors de la campagne.
Elle soutient par ailleurs l’idée d’une réunification de l’île d’Irlande.
Réactions et conséquences politiques
Les principaux responsables gouvernementaux ont félicité la nouvelle présidente. Des commentateurs et éditorialistes ont souligné que les positions publiques de Mme Connolly sur la défense, la politique étrangère et d’autres dossiers sociaux pouvaient créer des points de friction avec la coalition gouvernementale dominée par les partis de centre droit (Fianna Fáil et Fine Gael). Des voix ont indiqué que la nature cérémonielle du poste présidentiel n’empêcherait pas des tensions si la nouvelle présidente s’exprimait publiquement sur des choix gouvernementaux.
Contexte électoral et facteurs de campagne
La campagne a été marquée par l’absence d’une candidature conservatrice validée par les parlementaires, par des incidents de retraits ou d’abandons de candidatures, et par des appels à l’abstention ou au vote de protestation émanant de certains milieux conservateurs. Des commentateurs ont lié le résultat aux critiques adressées au gouvernement sur des questions intérieures (logement, services publics) et à la capacité de Mme Connolly à mobiliser des électeurs, notamment parmi les jeunes.
Fonction présidentielle en Irlande
Le président de l’Irlande exerce un rôle principalement représentatif et symbolique, avec des prérogatives constitutionnelles limitées. La fonction inclut toutefois des pouvoirs formels sur la promulgation des lois et la représentation internationale, que les titulaires peuvent utiliser de manière variable selon leurs priorités.








