Contexte de l'annonce
Le gouvernement des États-Unis a annoncé le 8 août avoir augmenté de 25 à 50 millions de dollars la prime pour toute information conduisant à l'arrestation du président vénézuélien, Nicolás Maduro. Cette récompense concerne également le ministre vénézuélien de l'Intérieur. L'annonce a été faite conjointement par le ministère américain de la Justice et le département d'État, et relayée sur les réseaux sociaux par des représentants officiels.
Motivations américaines
Nicolás Maduro est sous le coup d'une inculpation de la justice américaine pour trafic de drogue et corruption. Les autorités américaines l'accusent d'être à la tête d'un cartel ayant envoyé des centaines de tonnes de drogues vers les États-Unis. Ce cartel aurait travaillé en lien avec l'organisation colombienne des FARC, considérée comme terroriste par Washington, ainsi qu'avec le gang criminel vénézuélien Tren de Aragua et le cartel mexicain Sinaloa. La procédure d'inculpation remonte à 2020, à la fin du premier mandat du président Donald Trump.
Washington ne reconnaît pas la réélection de Nicolás Maduro pour un troisième mandat de six ans, considérant qu'elle est le résultat d'un processus qualifié de « simulacre » et de « coup d'État » par l'opposition vénézuélienne, laquelle revendique la victoire à cette élection. L'administration américaine juge que Maduro « a clairement perdu l'élection présidentielle de 2024 » et « n'a pas le droit de prétendre à la présidence ».
Cette initiative s'inscrit dans une politique plus large comprenant un durcissement de l’embargo pétrolier contre le Venezuela, tout en permettant à certaines entreprises américaines, comme Chevron, de poursuivre des activités limitées dans le pays. Les États-Unis ont également négocié la libération de certains ressortissants américains détenus au Venezuela.
Réactions du gouvernement vénézuélien
Le gouvernement vénézuélien a rapidement réagi, qualifiant la décision du gouvernement américain de mesure politique et de propagande. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil, a rejeté cette annonce dans un communiqué public, estimant qu’il s’agit d’une tentative d’ingérence des États-Unis dans les affaires vénézuéliennes. Caracas nie les accusations portées à l’encontre de Nicolás Maduro et de son entourage.
Éléments chronologiques
Le 10 janvier précédant cette annonce, dix jours avant l'investiture du président américain, l’administration sortante du président Joe Biden avait dénoncé le caractère « illégitime » de la nouvelle investiture du président vénézuélien. À cette date, les États-Unis avaient déjà augmenté la prime de 15 à 25 millions de dollars pour toute information menant à l'arrestation de Maduro.
Depuis 2020, diverses administrations américaines se sont succédé mais ont conservé des positions similaires concernant la situation politique au Venezuela et les poursuites judiciaires visant Nicolás Maduro. Le responsable actuel de la diplomatie américaine a estimé publiquement que Maduro avait maintenu son pouvoir de manière non démocratique depuis cette date.
Relations américano-vénézuéliennes
Les relations diplomatiques entre les États-Unis et le Venezuela sont marquées depuis plusieurs années par des tensions, liées notamment à des accusations réciproques d’ingérence et de violations des normes démocratiques. Le gouvernement américain cherche à exercer une pression diplomatique et économique en vue d’obtenir un changement politique au Venezuela, tandis que les autorités vénézuéliennes rejettent ces tentatives et affirment défendre leur souveraineté nationale.
Conclusion
La décision américaine de doubler la prime pour l’arrestation du président vénézuélien fait partie d’une politique de pression qui combine sanctions, mesures judiciaires et efforts diplomatiques, dans un contexte de différend persistant sur la légitimité politique du gouvernement de Nicolás Maduro.