Présentation de l'affaire
Cédric Jubillar, peintre-plaquiste, a été jugé devant la cour d'assises du Tarn, à Albi, pour le meurtre de sa conjointe Delphine Aussaguel, infirmière, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac‑les‑Mines. Le corps de la disparue n'a jamais été retrouvé. Le procès s'est tenu à partir du 22 septembre 2025 et s'est prolongé sur plusieurs semaines.
Contexte et familles concernées
Le couple était composé de Delphine et Cédric Jubillar. Ils avaient deux enfants mineurs, Louis et Elyah, qui ont été représentés au procès par des avocats. Les parties civiles, au nom des enfants, ont demandé des réponses judiciaires sur les circonstances de la disparition.
Enquête initiale et éléments relevés
L'enquête a rassemblé un ensemble d'éléments matériels et de témoignages, sans permettre la découverte d'un corps ni la constitution d'une scène de crime formelle. Parmi les éléments examinés figurent la découverte de lunettes cassées attribuées à la disparue, des témoignages de voisins rapportant des cris durant la nuit concernée, des déclarations du fils aîné et des données de téléphonie et de véhicule (positions et comportements relevés la nuit et au lendemain). Des traces et prélèvements ont été analysés par les experts, sans aboutir à l'identification d'empreintes biologiques établissant la commission d'un meurtre sur place.
Certaines expertises et actes d'enquête ont fait l'objet de contestations pendant la procédure, notamment sur les modalités et le calendrier de certaines analyses et sur l'interprétation de certains indices.
Déroulement du procès
Le procès s'est ouvert le 22 septembre 2025. Les auditions ont porté sur les témoignages des proches, des voisins, des enquêteurs, d'experts et de témoins indirects. Le ministère public a requis des peines à l'issue des débats, puis les avocats de la défense ont présenté leurs conclusions. La parole a été donnée à l'accusé avant la délibération du jury, conformément aux règles de procédure pénale.
Argumentation du ministère public
Lors des réquisitions, le ministère public a soutenu que Delphine Aussaguel est morte dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 et que Cédric Jubillar en est l'auteur. Les magistrats du parquet ont présenté les éléments de l'enquête comme convergents (témoignages, éléments matériels et comportements relevés) et ont estimé qu'ils suffisaient à retenir la qualification de meurtre aggravé. Le ministère public a requis une peine de réclusion criminelle de trente ans et, pour partie, la déchéance de l'autorité parentale.
Argumentation de la défense
La défense a demandé l'acquittement, en invoquant l'insuffisance et la fragilité des preuves. Elle a contesté la valeur probante de plusieurs éléments retenus par l'accusation (interprétation des cris entendus par des voisins, chronologie des appels et déplacements, état des lunettes retrouvées, délais et modalités d'analyse). Les avocats de la défense ont également critiqué des aspects de la conduite de l'enquête et des contacts entre certains témoins et les médias, et ont souligné l'absence de traces biologiques irréfutables et l'absence de corps ou de scène de crime identifiée. Ils ont invité les jurés à écarter le scénario retenu par l'accusation et à prononcer l'acquittement faute de preuve suffisante.
Intervention des parties civiles
Les avocats des parties civiles, représentant notamment les enfants, ont réclamé une réponse pénale et judiciaire et ont insisté sur le préjudice subi par les mineurs du fait de la disparition de leur mère. Ils ont exposé les conséquences familiales et le manque de réponses pour les enfants et ont demandé aux jurés de tenir compte de ces éléments dans leur décision.
Procédure et issue attendue
Après les plaidoiries de la défense, la procédure prévoyait la dernière parole de l'accusé puis la délibération du jury. Selon les règles applicables devant la cour d'assises, la culpabilité devait être votée par au moins sept des neuf membres du jury pour entraîner une condamnation. Le calendrier du procès a conduit les parties à attendre le verdict à l'issue des délibérations prévues à la fin des audiences.