Introduction
L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro fait face à un procès historique devant la Cour suprême du Brésil, accusé de tentative présumée de coup d'État. Les accusations portent sur une supposée conspiration pour se maintenir au pouvoir après la défaite aux élections présidentielles d'octobre 2022, remportées par Luiz Inácio Lula da Silva.
Contexte des accusations
Bolsonaro, président de 2019 à 2022, est accusé d'être le chef d'une organisation criminelle ayant planifié de rester au pouvoir indépendamment du résultat électoral. Le parquet allègue que le plan aurait inclus des actions extrêmes, telles que l'instauration d'un état de siège et la convocation de nouvelles élections. Cependant, les autorités affirment que ce complot n'a pas abouti en raison du manque de soutien du haut commandement militaire.
Déroulement du procès
Lors de son interrogation, Bolsonaro a nié toute implication, affirmant : "La possibilité d'un coup d'État n'a jamais été envisagée. Un coup d'État, c'est une chose abominable." En réponse aux questions du juge Alexandre de Moraes, il a insisté sur le fait qu'il n'est jamais sorti du cadre de la Constitution brésilienne de 1988, qu'il a brandie lors de l'audience.
Témoignages et contradictions
Plusieurs coaccusés, dont d'anciens ministres et des militaires de haut rang, risquent eux aussi de lourdes peines. Un document surnommé "le brouillon du coup d'État" a été découvert au domicile d'Anderson Torres, ex-ministre de la Justice, mais il a nié toute implication directe dans sa rédaction, soulignant des faits de rédaction médiocre.
Mauro Cid, ancien aide de camp de Bolsonaro, a fourni un témoignage controversé qui pourrait nuire à la défense de l'ancien président. Cid a affirmé que Bolsonaro avait lu et retouché un décret visant à instaurer un état de siège.
Déclarations de la défense
Bolsonaro se défend en arguant qu'il est victime d'une persécution politique visant à le disqualifier pour la prochaine élection présidentielle. Il est actuellement inéligible jusqu'en 2030 et interdit de quitter le Brésil.
Conclusion
Les interrogatoires au siège de la Cour suprême à Brasilia soulèvent plusieurs enjeux politiques au Brésil. Le lieu est symbolique, ayant été saccagé le 8 janvier 2023 par des partisans de Bolsonaro appelant à une intervention militaire contre Lula. Le verdict du procès n'est pas attendu avant plusieurs semaines ou mois, après les délibérations des juges de la première chambre de la Cour suprême.