Tentative de putsch
Le 7 décembre, un groupe de militaires a diffusé à la télévision nationale une déclaration affirmant avoir destitué le président Patrice Talon. Les autorités béninoises ont indiqué que l’armée régulière a déjoué cette tentative le même jour. Des forces étrangères, mentionnées par les autorités, ont apporté un appui aux opérations de contrôle.
Plusieurs personnes sont décédées lors des événements. Des éléments impliqués dans la mutinerie, dont le lieutenant-colonel Pascal Tigri, étaient signalés en fuite après l’échec apparent de l’opération.
Arrestations et mises en examen
Une trentaine de personnes, majoritairement des militaires, ont été arrêtées et présentées au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Cotonou. À l’issue de leur audition, elles ont été placées sous mandat de dépôt.
Les personnes mises en examen sont poursuivies notamment pour « trahison », « assassinat » et « attentat à la sûreté de l’État ». Un important dispositif de sécurité a été signalé aux abords du tribunal lors des présentations et écrouements.
Mandat d'arrêt international et interpellations politiques
Les autorités ont émis un mandat d’arrêt international contre l’influenceur Kemi Seba, poursuivi hors du Bénin pour « apologie de crimes contre la sûreté de l’État » et « incitation à la rébellion », en lien avec son soutien allégué à la tentative de putsch.
Plusieurs personnalités liées à l’opposition ont été interpellées ou entendues ces derniers jours. Chabi Yayi, fils de l’ancien président Thomas Boni Yayi et membre du parti Les Démocrates, a été interpellé à son domicile, perquisitionné, puis remis en liberté après audition ; il demeure toutefois poursuivi et est attendu de nouveau par la police judiciaire.
L’ancien ministre de la Défense Candide Azannaï a également été interpellé ; les autorités n’ont pas précisé si cette interpellation est liée directement à la tentative de putsch. La Cour d’appel de Cotonou a confirmé une peine de deux ans de prison à l’encontre du cyberactiviste Steve Amoussou, déjà condamné pour des publications critiques envers le pouvoir.
Contexte politique et calendrier électoral
Le président Patrice Talon est arrivé au terme de deux mandats constitutionnels. Une élection présidentielle prévue en avril doit désigner son successeur. Le ministre des Finances, Romuald Wadagni, est présenté par le camp présidentiel comme candidat susceptible d’assurer la continuité politique. Le principal parti d’opposition a été exclu du scrutin pour insuffisance de parrainages, selon les décisions administratives et judiciaires en vigueur.
Situation sécuritaire et procédures en cours
Les autorités judiciaires et de sécurité ont poursuivi les enquêtes et les procédures judiciaires à la suite de la tentative de putsch. Des mandats et des auditions complémentaires ont été annoncés. Les enquêtes visent à établir les responsabilités individuelles et les liens éventuels entre les interpellations et la mutinerie.
La situation demeure marquée par la présence de personnes en fuite et par des procédures judiciaires en cours contre des personnes arrêtées ou poursuivies.








